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 du tartre formé par le vin sur l'enduit de ces parois prouve seule-
 ment une chose : c'est qu'il entrait dans ce ciment de la brique pilée
 ou toute autre substance de cette couleur, ce qu'on a souvent observé
 dans les constructions antiques. Il serait plus difficile de se rendre
 compte d'une autre découverte, que le même auteur rapporte en
 ces termes : « En travaillant pour le jeu de Maille (sic), le long des
 « Murailles de Saint-Just, ceux qui aplanissoient la terre décou-
 « vrirentuneCisterneà teiiirdu Vin, d'uneFigure en forme de Poire,
 « d'une vingtaine de pieds de diamètre, très bien cimentée, d'un
 « ciment que le tartre avoit rendu rougeâtre ; quand on ouvrit cette
 « Cisterne, il en sortit des exhalaisons semblables au feu de l'Esprit
 « de Vin, qui s'éteignirent aussi-tôt, et quifirentcroire aux Ouvriers,
« et à ceux qui virent ces Esprits allumez, que c'étoit une de ces
 « Lampes, que l'on mettoit dans les Tombeaux, et que l'on s'est faus-
 « sèment persuadé être des Lampes éternelles, qui ne s'éteignoient
 « que quand on y introduisoit de l'air en ouvrant les Tombeaux (t). »
Les circonstances merveilleuses qui accompagnent ce récit le ren-
dent, comme on voit, peu digne de confiance, et font qu'on ne sait
trop que penser même du fait principal.
   Il y eut certainement à Lugdunum de nombreux entrepôts, de
vastes celliers, où les vins destinés au commerce étaient conservés
dans des vaisseaux de bois ou de terre (2). La découverte d'un grand
nombre de ces derniers, dans quelque ruine de construction romaine,
pourrait seule fournir un indice probable d'une telle destination.
Mais il serait assez surprenant que de semblables dépôts se rencon-
trassent sur les hauteurs qui formaient alors, il est vrai, la princi-
pale partie de la ville. Us devaient exister plutôt dans des emplace-

restes les plus précieux de la magnificence romaine dans la colonie de Plau-
 c«s.
   (1) Hist. de Lyon, p. 64.
    (2) Outre leurs dolia en terre cuite, les anciens en connaissaient aussi en
bois et cerclés comme les nôtres. Pline (Nat. hist.~X.Vf, 21 (27) les mentionne
 chez les peuples des Alpes. On voit de semblables tonneaux sur les pierres
funéraires des premiers chrétiens, pour lesquels ils étaient un symbole reli-
gieux, allusif sans doute au mystère de l'Eucharistie.