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  groupe de nombres à la fin de la quatrième ligne, donnant ainsi à
  l'âge du défunt le chiffre de LXIV ans.
     Mais ce qui me paraît plus essentiel, quant à l'objet do ces recher-
  ches, c'est une correction de deux lettres seulement à un mot de la troi-
  sième ligne, au moyen de laquelle on aura, ce me semble, une leçon
 plus rationnelle et plus claire. Au lieu de SECL, ainsi qu'a lu Spon;
 je proposerais ECCL; et je ne lirais pas comme lui SERYIET (pour
  SERVIIT) IN SECLo, ou SECwLo : mais plutôt SERVIEmTwm IN
 ECCLesia LVGDVNINSI (sic). Dans la leçon du savant antiquaire,
 SERVIIT IN SECLo, et plus loin YIXIT, semblent former un pléo-
 nasme tout-a-fait gratuit; la phrase est mal coupée, et le sens em-
  barrassé : car le mot LVGDVNINSI reste isolé et sans rapport. On
 évite ces inconvénients en lisant, comme jo le propose; le sens alors
 est suivi et satisfaisant ; et je crois que c'en est assez pour mo-
 tiver ma correction. Spon, sans doute, quand il s'agit de monuments
 épigraphiques, mérite, en général, bien plus de confiance que tous
 nos autres historiens lyonnais. Mais pour peu que l'inscription
 fût altérée par le temps, ou mutilée par la main des hommes sou-
 vent plus destructrice encore, il était facile de prendre un E pour
un S, et un C pour un E. Ceux qui sont habitués à étudier les
 inscriptions antiques comprendront aisément que Spon ait pu com-
mettre cette double erreur, surtout s'il n'avait pas remarqué un trait
horizontal que je suppose placé ainsi sur le mot SERVIET, pour te-
 nir lieu de la lettre N, comme on le faisait déjà alors, comme nous
le voyons dans cette même épitaphe sur le mot DI.
     La date de notre monument mérite aussi une attention particu-
lière. On sait qu'il n'est pas rare d'en rencontrer dans les inscrip-
tions des bas siècles; mais elles offrent un nouvel intérêt quand ces
inscriptions peuvent servir à constater un fait historique, ou à révé-
ler l'origine de quelque ancien usage. La date de celle-ci, c'est-à-
dire la mort de celui qu'elle appelle fautivement STEPANVS, pour
STEPMNVS, est déterminée par le consulat de Justin, auquel elle
est postérieure de douze ans, comme l'indiquent ces mots DVODE-
CIES Post Consulatum IVSTINI, formule peu ordinaire, équivalant
à ANNO XII P. C. etc. Il s'agit donc de déterminer ici quel est ce
Justin, et de reconnaître l'année de son consulat.