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dont le théâtre eut une étendue bien autrement considérable, et qui
n'épargnèrent pas la cité lyonnaise. L'histoire nous donne sur ces
événements des détails fort précis, sinon complets, dont je dois réu-
nir ici les plus intéressants. Ce n'est pas à nos écrivains lyonnais
qu'il faut les demander : car tous, plus ou moins, ne citant pas, ou
citant mal, semblent n'avoir fait que tronquer, ou broder les docu-
ments authentiques, pour arranger les choses à leur façon. La source
principale est l'Histoire des Francs de saint Grégoire de Tours, au-
teur contemporain. On peut citer après lui le moine Aimoin, chro-
niqueur postérieur, il est vrai, de plusieurs siècles, mais qui, sui-
vant pour l'ordinaire le pontife de Tours, peut encore mériter quel-
que confiance pour quelques détails puisés ailleurs, s'il choisissait
toujours aussi bien ses autorités. Enfin, Marius, évèque d'Avenches,
auteur d'une chronique assez estimée, a mentionné également les
faits de cette époque; mais nous avons à regretter qu'il ait trop né-
gligé les détails, que le peu d'étendue de son ouvrage ne pouvait
guère lui permettre.
   Ces funestes événements eurent lieu la Ve année du règne du roi
Childebert II. C'est la date que leur assigne saint Grégoire de Tours,
comme on le verra plus bas; et, suivant les calculs les plus sûrs, elle
répond à l'an 580 de notre ère. Aimoin indique la môme année, et
la fait coïncider avec la XIX" des règnes de Chilpéric et deGontran:
je le citerai bientôt. Quant à Marius, dont la chronologie suit les
consulats, il assigne une date partant d'autres données mais qui n'en
est pas moins synchronique , l'année de l'empereur qui régnait
alors dans l'Orient : Anno 1° Cons. Tiberii Constantini Augusti.
Ind. XIII (1).
   Alors, dit Aimoin (que je cite le premier parce qu'il parle d'une
manière plus générale), on vit dans toutes les Gaules une crue d'eaux
si abondante que les fleuves, débordés au-delà de toutes les limites
connues, causèrent de grands ravages par la perte des troupeaux et
la ruine des bâtiments : Anno quinto Childeberti régis (qui fuit
nonus decimus Chilperici atque Gunlranni), tantœ lues aquarum
per universels regiones factœ sunt Galliarum, ut flumina lerminos,

  (1) Dans le recueil de dom Bouquet; tom. II, p . 19.