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275 autre médaille pareille à celle-ci, avec la différence qu'elle porte les mots ANTONI. IMP. à la place de LVGVDVNI; mais c'estpeut-être ce qui l'a trompé; il est possible qu'Antoine, au lieu de donner son lion à Lugdunum, se soit servi du nôtre comme d'un type précis pour les revers de ses môdailles frappées dans cette ville. On trouve le lion, nous le répétons, six fois seulement parmi les deux cent vingt médailles du triumvir, et lorsqu'il avait Lugdunum dans sa province; sin- gularité incompréhensible si le lion eût été sa devise chérie, comme le prétend J. Spon ; tandis qu'on y rencontre : 3 fois la corne d'abondance, 4 fois l'aigle, 13 fois les serpents ou le caducée, 12 fois les vases sacrés, ou les autres symboles du pontificat, 9 fois la victoire ; 17 fois le char attelé, 53 fois les enseignes, armes ou trophées, et 55 fois la galère (1). Le savant M. Greppo, dans une des notes qui accompa- gnent la traduction de St-Jérôme par MM. Grégoire et Col- lombet, rappelle l'opinion des archéologues à propos des ani- maux qni figurent avec un chiffre sur différentes médailles romaines; selon lui, le lion indiquerait des jeux du cirque où cet animal aurait figuré, et le chiffre préciserait l'époque où les jeux auraient eu lieu. Nous citons cette précieuse au- torité sans la discuter, car il nous importe peu que le lion de nos médailles soit grec ou romain; il nous suffit qu'il ait fi- guré sur des monuments lyonnais d'une haute antiquité, et il nous semble évident que nos pères le choisirent plus tard pour emblème, par la raison qu'il s'était montré déjà , plu- sieurs siècles auparavant, sur les médailles de leur patrie. D'ailleurs, les chiffres que l'on voit sur les médailles d'Antoine relatives à Lugdunum, ne se lient à aucune ère importante connue ; ni à l'âge d'Antoine, ni à la date de la fondation de Eome, ni à celle de Lyon. (1) Mionnet, De la rareté et du prix des médailles romaines; — et Thesaurm Morelli.