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les princes, que nos historiens mentionnent en cet endroit (1), les
Gaules furent bientôt en proie à une maladie contagieuse ou épidé-
mique, les anciens ont souvent confondus ces doux caractères. Cette
maladie, causée vraisemblablement par l'humidité et les miasmes
que répandirent les eaux, et qui fit périr beaucoup de monde (2),
était une affection d'entrailles que nos historiens appellent dtjscnte-
ria, dysentericus morbus (3). Saint Grégoire de Tours en décrit
ainsi les symptômes, avec les moyens curatifs employés par la mé-
decine peu avancée de cette époque. Erat enim fris qui paliebantur
valida cum vomitu febris, renumque nimius dolor, caput grave vel
cervix. Ea vero quœ ex ore projiciebantur colore croceo, aut certe
viridia erant : a multis autem adserebatur venenum occultum esse.
Rusticiores vero corales hoc pusulas (a\. corialcs pustulas) nomi-
nabant: quod non est incredibile, quia missœ inscapulis, sive
cruribus venlosœ, procedentibus erumpentibusque vesicis, decursa
 sanie multi liberabantur : sedet herbœ quœ venenis medentur, potui
 sumptœ, pîerisjue prœsidia contulerunt (4).
  Notre ville, suivant toute apparence, ne dut pas être à l'abri de
ce fléau, après avoir éprouvé celui qui en avait été la première
cause. Cependant je ne vois pas qu'aucun auteur ancien l'ait nommé
dans cette circonstance; et je ne sais sur quelle autorité a pu se fon-
der notre historien de Rubys, lorsqu'il dit que cette étrange peste,

    (1) Locc. laudd.
    (2) La manière dont saint Grégoire dépeint le deuil causé parce fléau est
 louchante et mérile^d'étre citée : Sed hœc prodigia, dît-il (v. 36), gravissima
 lues est subsecula. JSam, discordantibus regibus, et iteruni bellum civile parantibus,
 dysentericus morbus pêne Gallias tolas prœoccupavil... et quidamprimum bœcin-
firmitas a mensc Auguslo initiala, parvulos, adolescentes adripuit, lelhoque su •
 begit. Verdidimus dulces et caros nobis infanlulos, qtios aut gremiis fovimus, aut
 ulnis bajulavimus, aut propria manu ministralis cibis ipsos studio sagaciore nu-
 trivimus : sed abstersis lacrymis cum beato Job diximus : « Dominus dédit, Do-
 minus abstulit : quomodo Domino placuil, itafactum est ; sit nomen ejus benedic-
  tum in scecula. »
     (3) Gregor. Turon. et Aimoin, locc. laudd. Ce dernier emploie aussi la
  dénomination de pestis.
      (4) Hht. Franc, Y, 33.