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 cipes économiques, avantages auxquels ne peuvent atteindre
 leurs voisins plus puissants, mais moins instruits.
    Tout s'enchaîne, en effet, dans les institutions publiques d'un
 peuple ; et quand les bons principes sont bien établis, quand
 ils sont connus et appréciés par tous les citoyens, ces princi-
 pes sont appliqués sans entraves et sans opposition, et leurs
 avantageuses conséquences sont facilement et complètement
 obtenues. C'est ainsi que, grâce au développement intellectuel
 et à l'instruction de sa population, la Suisse a pu donner un
 exemple des bienfaisants effets de la liberté de l'industrie et du
 commerce.
    « La Suisse, dit le docteur Bowring, est éloignée des porls
 de mer capables de favoriser l'exportation de ses produits;
 les cotons qu'elle manufacture doivent traverser plusieurs
 centaines de milles avant de lui arriver, soit qu'ils viennent
 des ports de la Méditérannee soit qu'ils viennent de ceux de
 l'Atlantique. La Suisse tire ses soies de l'Italie et de la France,
 et ses laines de l'Allemagne. Les produits qu'elle veut expédier
 sur les marchés étrangers doivent subir les risques, les délais
 et les charges d'un transit difficile, long et coûteux; ils doivent
traverser la chaîne du Jura ou celle des Alpes, puis des
 fleuves ou des lacs ; et cependant, malgré tous ces obstacles,
on trouve les produits manufacturiers de la Suisse sur tous
les marchés de l'univers. La raison de ce succès est simple
et évidente : l'industrie a été laissée libre ; la richesse n'a pas
été détournée de ses tendances naturelles par l'interven-
tion des lois ; le gouvernement a eu la sagesse de ne pas en-
courager et favoriser le monopole d'un petit nombre au dé-
triment des intérêts de tous.
   « On aurait pu penser que le système prohibitif dont les étals
voisins de la Suisse se sont entourés comme d'une infran-
chissable barrière aurait alarmé les manufacturiers de ce
pays, et les aurait entraînés à solliciter l'établissement de trai-
tés de commerce avec ces mêmes voisins, en adoptant, com-
me eux, ce système si faussement appelé protecteur. Mais les