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436 cl qu'elle a jugé M. Pradhier le seul statuaire possible pour l'achèvement de celle œuvre. Que la commission des hospices ait pris celle résolution, cela nous importe peu, mais que l'hérilier, mais que l'exécu- teur testamentaire aient accordé bénévolement leur adhésion à la mutilation du testament de leur oncle., c'est ce qu'il est difficile de comprendre. Quoiqu'il en soit, le Conseil municipal est appelé à donner son avis sur l'acceptation du legs ; cet avis qu'on veut, à ce qu'on nous rapporte, réduire à une simple formalité, n'est point émis encore. Que fera-l-il? nous l'ignorons ; mais il nous semble que si le Conseil municipal comprend sa haute mis- sion, et nous espérons qu'il la comprendra, il votera l'accep- tation du legs, en subordonnant cette acceptation à l'exécu- lion rigoureuse, stricle des volontés du teslaleur. On l'a dit, au sein du Conseil municipal, lorsque cette ques- tion s'y est présentée pour la première fois : dicat teslator et eriilex. Il n'apparlient à personne de substituer sa volonté ou son caprice à l'autorité de la loi. Quelle a été l'intention de M. de Rocofforl ? Evidemment celle intention a été, tout en honorant par un legs pieux la mémoire de l'homme qui dévoua sa vie entière aux mal- heureux, surtout aux enfants trouvés, d'offrir son image à tous pour exciter dans le cœur de tous el la reconnaissance et le désir de suivre, d'imiter son sublime exemple. Et celle image d'un caractère religieux, sévère, on veut la placer au milieu d'un bosquet, en faire l'ornement d'un jardin? C'en est assez sur ce point, sans doute, et la résolution de la commission des hospices est jugée, mais que dire encore do sa prétention d'interdire au Conseil municipal, la faculté de donner son avis sur celle clause capitale du testament ? En consacrant une somme de 10,000 fr. à l'érection d'une statue, M. de Rocoffort a-t-il voulu que les hospices fussent seuls propriétaires de celte statue et qu'elle ne fut offerte qu'aux commensaux de la maison ?