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     MADAME MORGENROTU.              vous puissiez oublier l'affaire
   Si on doit lui écrire «très no- principale! Cet homme n'est
ble » ou seulement «noble?»          ma foi rien, pas même surnumé-
                                     raire ou quelque chose de sem-
        MADAME BRENDEL.              blable... Voyez vous cependant!
   Vous savez que les notabilités celanenous conviendrait pas mal?
de notre ville se marient entre La fille d'un bourgmestre et d'un
elles de temps immémorial.           doyen des anciens! La petite-
     MADAME MOBGENROTH.               fille d'un sous-receveur des con-
                                      tributions ! Il porte le nez bien
   C'est pourlasatisfaction des fa- haut.
milles que les mariages s'arran-               LE BOUBGMESTKE.
gent.
            M. STAAR.                     La conclusion de la délibéra-
   On se pousse l'un et l'autre tion a pour résultat...
dans l'illustre Conseil.                        MADAME STAAB.
        MADAME BRENDEL.                   Non, il ne l'aura pas !
   Notre cousin doit le savoir au              LE BOURGMESTRE.
mieux.                                    Bent!optime! C'est aussi mon
      MADAME MORGENROTU.              avis. Maintenant il reste encore
   Un étranger est un frelon dans à discuter comment on pourra
notre jolie ruche.                    le lui apprendre d'une manière
                                      délicate ! Car le respect dû à son
            M. STAAR.
                                      excellence Monsieur le ministre
   Il ne sait rien de nos vieux et
                                      nous force à traiter cette affaire
vénérables usages....
                                      avec des ménagements particu-
        MADAME BRENDEL.               liers.
   Il s'égaie sur nos mœurs si                  MADAME STAAR.
respectables...                           Lorsqu'il aura été notre hôte
     MADAME MORGENBOTH.
                                      toute la journée, il me semble
                                      qu'il pourra déjà être content.
   Il corrompt cette chère jeu-
                                               LE B0TJBGMESTBE.
nesse , qui devient sans cela de
de jour en jour plus mauvaise...          C'est bien quelque chose.
                                                MADAME     BBENDEL.
         MADAME     STAAB.
                                           Mon cousin pourrait lui en-
  Oh! oui bien ! ma cousine, de         voyer de la part du conseil le
notre temps                             vin d'honneur (1).
     MADAME     MOBGENROTH.                     LE   BOTJRGMESTBE.
  Eh mon Dieu, oui ! mon Dieu,             Non , ma cousine , ce serait
oui!                                    trop.
         MADAME     STAAB.                   MADAME     MOBGENROTH.
    Je m'étonne seulement que              Ou bien, au premier baptême

   (t) Ancien usage pratiqué envers les étrangers de distinction dans presque
foutes les villes au moyen-âge, et qui s'esl conservé dans quelques villes
d'Allemagne.