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naître les propriétés ou les attributs de Dieu, par ses produits ou manifestations, c'est-à -dire par ses œuvres. Je n'ai pas besoin de rappeler que les œuvres de Dieu sont la nature et l'humanité; mais seulement je rappellerai que Dieu, après avoir créé la nature physique, la trouva bonne; qu'avant de créer la nature humaine, il dit : Faisons-la à notre divine res- semblance ! et qu'après l'avoir créée, il la trouva très bonne, valde bona. De sorte que ce doit être par l'étude de la nature de l'homme que nous devons arriver à connaître le plus inti- mement la nature de Dieu. Nous savons bien également que l'effet dévoile le caractère de la cause (car la cause ne peut produire ce qu'elle ne ren- ferme pas), et qu'il ne peut rien y avoir dans l'œuvre, dont et le sentiment ne soient dans celui quil'a faite. Alors, si l'idée l'homme non seulement est fait à l'image de Dieu, mais s'il est fait pour vivre un jour de la vie de Dieu, nous devons re- trouver dans la vie de l'homme, ce qui, conçu à l'infini, doit constituer la vie de Dieu. Delà , si c'est daus la raison qu'on a étudié les attributs de la substance de Dieu, c'est dans le cœur qu'il faut étudier les attributs de la vie de Dieu, c'est-à -dire, de ce qu'il'y a de plus essentiel en lui, de ce qui fait le but et le terme de son être. Car l'être n'est fait que pour exister, la substance n'est faite que pour la vie. Si la raison reçoit la notion impersonnelle du bien, c'est le cœur qui reçoit le mouvement impersonnel vers ce bien; dans le cœur nous trouvons notre vie, dans la raison , l'indication du but de notre vie. Or, comme nous savons que la raison, par suite de la lumière dont Dieu la pénètre, voit la vérité absolue d'une vue qu'on reconnaît nécessaire et impersonnelle, parce que cette vue ne vient point de l'homme, que ce qui vient de l'homme c'est l'acte de l'intel- ligence, avec laquelle il pense à telle ou telle idée particulière; de même le cœur, par suite de l'amour dont Dieu le pé-