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500 exagération. Les mots sont souvent insuflisants pour bien ex- primer la délicatesse des pensées de l'auteur. Peudant une nuit orageuse, trois voyageurs demandent l'hos- pitalité dans la maison de Gerval. Ces trois voyageurs sont Dufresne, Edouard et un troisième bandit. Tous trois sont soigneusement déguisés; ils ont formé le dessein d'assassiner Gerval et de dévaliser la maison. La scène pendant laquelle se prépare l'exécution du crime est empreinte d'un inté- rêt vif et saisissant. Quand tout est silencieux dans la mai- son, Dufresne, après avoir assassiné un vieux domestique dont la surveillance soupçonneuse le gênait, introduit deux nouveaux complices, et assigne un poste et une consigne à chacun de ses misérables subordonnés. Les bandits savent qu'une femme privée de la raison est logée près de la princi- pale pièce de la maison ; Edouard est chargé d'aller surveiller celle insensée et de la tuer si elle pousse un seul cri. Le lecteur doit comprendre quelles dramatiques émotions fait naître cet incident. Edouard est seul dans la chambre, où, sans qu'il le sache, repose sa femme. Prêtant l'oreille au plus léger bruit, il va sans cesse de la fenêtre au lit et du lit à la fenêtre. Enfin, il s'approche des rideaux qui entourent le lit, un berceau vide est à sa droite : Adeline plus agitée pendant cette nuit d'orage, s'est couchée toute vêtue ; elle lient son enfant dans ses bras, Curieux de voir la personne qu'il surveille, Edouard écarte doucement les rideaux; mais il s'arrête attentif à un bruit qui paraît venir du bois voisin. 11 court à la fenêtre, il entend le craquement du givre et des branches mortes sous les pas de quelques nouveaux arrivants. On s'appoche, il distingue des voix. Si c'étaient des gendarmes ! La crainte lui fait oublier sa pru- dente réserve, il fait un brusque mouvement, Adeline se ré- veille. Elle se lève à demi, et tirant vivement les rideaux, elle s'écrie : Est-ce toi ? est-ce toi? Murville éperdu se précipite vers le lit le poignard à la main. Son bras se lève, il va frap- per, lorsqu'il reconnaît sa femme et son enfant.