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tnêthode que je lui expliquais. « Savez-vous bien, dit-il, que
moi, vieux barbon, j'apprends là des choses fort nouvelles ? »
    J'ai trouvé,' il n'y a pas longtemps, un jeune abbé, plein
d'ame et de talent, qui m'a très franchement avoué n'avoir,
ni dans sa philosophie, ni dans sa théologie, trouvé une idée
 aussi lucide.
    Et ce n'est pas, je l'ai remarqué plus haut, que les docteurs
chrétiens ne soient très forts sur les bases des croyances chré-
 tiennes ; la méthode seulement n'y est pas mise en évidence.
 Il n'y a rien à changer à leurs preuves ni â leur science qui,
chez plusieurs, est immense -, mais pour les philosophes de
 notre âge, il est nécessaire d'y adapter la méthode reconnue
 la seule bonne dans toutes les recherches sur les réalités.
    Voici d'autres exemples pris parmi les laïques ; sur les
laïques penseurs, ils seront d'un plus grand poids.
    Un soir d'automne, sous un ciel assombri, je parcourais
les sentiers inégaux et tortueux d'un vallon éloigné du bruit,
j'étais en conversation intime avec un homme d'un grand
sens et d'un cœur parfaitement droit. Nous vînmes à parler
des preuves du christianisme, et je lui dis en quelques mots,
comment j'avais appris à me rendre compte de leur valeur
logique. Je n'oublierai jamais le cri de surprise et de joie
que cet homme honnête poussa quand il m'eut compris : je
venais, sans m'en douter, de déchirer un voile !
    Un vieux général, homme dont je vénérerai toujours la
mémoire, d'une grande instruction et surtout d'une connais-
sance remarquable des hommes, me força, un jour, dans une
conversation secrète, de lui faire un exposé à peu près complet
de ma doctrine philosophique, surtout dans les points relatifs
au christianisme. J'en éprouvais une vive contrariété, car,
dans de semblables discussions, je crains toujours que l'infé-
 riorité de la défense ne rejaillisse sur la cause elle-même.
 Heureusement j'avais affaire à un homme d'un vrai mérite et