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et de vues. Je me sens empressé de rendre à tous cet hom-
mage au moment où je viens me joindre, trop faible recrue,
à ceux d'entre eux qui concourent à la collaboration de cette
Revue, et parmi lesquels je compte plusieurs camarades, et je
pourrais compter plusieurs maîtres.
   Or, dans ce mouvement, et dans le mouvement général
dont celui-ci fait partie, et qui, sur tous les points de la France,
ramène les esprits à la foi catholique, trois idées me frappent
plus particulièrement. Je voudrais les indiquer ici, et insister
surtout sur la troisième qui me semble embrasser le mou-
vement dont je parle, et le résumer tout entier.
   Notre société, froide et studieuse, ne saurait revenir au
christianisme par les surprises de l'enthousiasme ; et quand
elle le ferait, ce serait un malheur : car l'enthousiasme passe,
et l'état qui le suit est un état de sécheresse et d'indifférence,
où le défaut de connaissances positives et réelles ouvre l'esprit
de toutes parts au doute. Disons-le nettement : il n'y aurait
pour le christianisme qu'un faux air de triomphe à ce que
nous lui fissions des soumissions aveugles, et un tel retour à la
foi ne serait pas un progrès, mais une simple phase ;
bientôt reviendrait la phase du doute, et la suite des géné-
rations n'offrirait que des oscillations perpétuelles. Je souhaite
au christianisme un retour moins soudain et plus solide, un
retour qui ait sa raison scientifique, et un caractère de dé-
monstration tel que désormais des esprits dispos, unis à des
cœurs droits, ne puissent être ébranlés dans leurs convictions.
C'est là ce qui fait la nouveauté de la polémique religieuse
de nos jours. Non pas, sans doute, qu'avant cette époque on
n'ait jamais su donner au christianisme ses véritables bases :
une telle prétention serait insensée autant qu'irrévérente
envers les génies de tous les âges qui ont reçu d'en haut la
mission de l'apologie chrétienne, génies dont on ne trouverait
de notre temps que de trop pâles imitateurs. Mais les vérités