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éternelles revêtent des formes variables suivant les lieux et
les siècles, la tournure des idées et les besoins des esprits.
L'apologie chrétienne n'a point à se perfectionner quant au
fond ; mais elle réclame une forme particulière qui la mette
en état de convaincre la science actuelle. Cette forme ne lui
donnera pas des forces nouvelles, mais elle mettra en évi-
dence celles qu'elle reçoit de sa puissante constitution. Tel
qu'un athlète dont les membres robustes sont enveloppés et
voilés sous les plis de sa toge, au moment où la lutte l'ap-
pelle, il la dépouille, et la rejetant à ses pieds, se montre
dans toute sa vigueur.
   C'est par la science donc qu'on reviendra et qu'il faut
qu'on revienne au christianisme. Mais par quelle science?
Il n'en est aucune qui, de près ou de loin, n'ait avec lui quel-
que rapport, et ne lui fournisse un genre de démonstration ;
mais la science de l'homme plus directement sans doute que
toute autre. Or, cette science est double, suivant notre double
nature à ce double point de vue de la science de l'homme,
c'est la médecine et la psychologie, dont, suivant la remarque
profonde du très savant et très catholique Ampère, l'une ré-
sume la science des corps et l'autre ouvre la science des
esprits.
   Ainsi, retour au christianisme par la science de l'homme
considéré sous le point de vue de la vie organique, dont les
rapports avec la vie morale sont si intimes et si remarquables ;
retour au christianisme par la science de l'homme considéré
dans ses besoins moraux, et surtout dans les besoins de son
cœur : ce sont les deux premières idées que je voulais si-
gnaler. La troisième, c'est le retour au christianisme par la
conséquence inévitable d'une logique plus forte que les logiciens.
La médecine, notre nature morale, enfin la méthode même
commune à toutes les sciences et à la philosophie, par ces
trois voies la science conséquente marche au christianisme.