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427 Itinéraire du haut Rhône, où voyage de Lyon a Âix-les-Bains, donne tous les renseignements utiles, répond à toutes les questions du voyagenr, du malade et du curieux. Etes-vous désireux de connaître l'histoire des rives et des lieux que vous parcourez, les vertus médicinales des eaux, et la vie nou- velle que vous allez suivre, le petit volume que M. Louis Perrin a édité vous apprendra tout ce qu'il est intéressant et utile que vous sachiez ? M. Ordinaire, médecin à Mà con, a, sous le titre d'Aix en Savoie et ses environs pendant la saison des eaux, donné un spirituel volume, écrit de verve avec cette grâce et cette facilité qui le distinguent. Il vous initie à la vie du baigneur, et vous montre sous toutes ses faces cette société flottante que l'on trouve aux eaux. Il y a deux hommes en M. Ordinaire, le médecin et l'homme d'esprit. Mais l'homme d'esprit fait ici bon marché de la science, et s'il vous parle des choses qui ressortent du domaine de la médecine, c'est pour vous en amuser, pour en rire avec vous. N'ayez peur de ses ordonnances. Prenez son livre, vous ne le quitterez qu'après l'avoir lu. Les deux ouvrages que nous annonçons se complètent l'un par l'autre. Le premier nous dit surtout le côté physique des lieux, et le second s'attache de préférence au côté moral. Celui-ci vous guide avec le sérieux d'un cicérone, celui-là vous égaie à propos de tout (1). — M. Aimé Martin, qui appartient à notre pays, car il est né près de Lyon, a publié dernièrement Quelques esquisses de la vie judiciaire de M, Chauveau- Lagarde; Paris, Lenormant, 1841, in-8°. Cet excellent morceau de biogra- phie avait paru dans les Débats du 22 mars. La vie modeste el noble, le courage sincère et franc du défenseur de Marie-Antoinette, y sont appréciés avec un talent et un cœur qui honorent véritablement le biographe. Du reste, M. Aimé Martin excelle dans ce genre d'écrit, et sa Vie de Bernardin de Saint-Pierre, son étude sur l'abbé Fleury, etc, sont des morceaux d'his- toire littéraire où l'on remarque de saines idées, un goût sûr et fin, expri- més dans un style chaud et coloré. M. Aimé Martin, qui a dirigé la réimpression de l'Etat ou la République de Platon, trad. de Grou [ Paris, Lefèvre, 1841, in-12) , a mis en tête de ce volume quelques bonnes pages où il juge Platon d'un point de vue peu vul- gaire. « On lui a reproché, dit-il, de n'être point assez positif; et moi je lui reprocherais volontiers de n'être point assez idéal, car c'est par ses idéa- lités qu'il a civilisé le monde. » Après cela, M. Aimé Martin fait sagement la part des abus, des erreurs, et des hautes vérités qui se trouvent dans ce chef-d'œuvre d'un des plus beaux génies de l'antiquité. (?) Ces deux ouvrages sont en rente à Lyon, chez M. Gourdon, libraire, rue Lafom.