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 il l'a fait en France et en Suisse, et comme il a, dit on, l'inten-
 tion de le faire en Italie, l'état actuel des manufactures et des
 doctrines économiques des pays étrangers.
    Mais quelle que puisse être la décision de l'Angleterre sur
 les facilités qu'elle doit offrir à l'introduction chez elle des
 produits étrangers, nous espérons que les Cantons Suisses ré-
 sistant à l'impatience irritante que doit leur causer le système
 restrictif adopté vis-à-vis d'eux par la France et par l'Angleter-
 re, persisteront dans les principes qu'ils ont si honorablement
 suivis jusqu'à ce jour. Autrefois, Iesétrangers étaient attirés en
 Suisse par le désir de voir les saisissantes beautés et les pitto-
resques magnificences dont la nature a si largement doté ce
pays ; mais, depuis quelques années, une curiosité plus inté-
ressante encore et surtout plus utile appelle en Helvétie les
hommes sérieux. On vient aujourd'hui dans les Cantons ob-
server le peuple qui a su se faire la réputation méritée d'être
le meilleur économiste pratique du monde. Si donc il est vrai,'
comme nous le croyons, que la politique libérale des Suisses
ait augmenté en même temps leur richesse nationale et leur
réputation, nous espérons que si quelques-uns d'enlr'eux, dé-
couragés par les entraves que leur suscitent leurs voisins, ou
par les droits exagérés frappés sur leurs produits proposaient
de changer de système ou défaire cause commune avec leurs
voisins d'Allemagne, la saine majorité de la nation persistant
dans la déclaration de 1833 que nous avons citée, repousserait
une telle tentative.
   L'application des principes que celte déclaration exprime a
fondé la prospérité de la Suisse ; l'avenir de ce pays dépend
de la continuation persévérante de ce système rationnel.
      (Traduit de l'anglais).                          B.
   L'article qui précède nous a paru d'un grand intérêt ; mais, tout en ap-
préciant son mérite, nous croyons devoir faire nos réserves sur la portée de
quelques-unes des opinions absolues qui s'y trouvent exprimées.
   L'école économique anglaise, influencée par les inconvénients patents pro-
venant des restrictions excessives qui pèsent sur l'organisation industrielle
de ce pays, a été entraînée à prêcher l'adoption et la mise en pratique du
principe du laisser faire et du laisser passer.