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à ciel ouvert, nous le suivrons ensuite dans l'église de Notre-
Dame de Pont-Charra.

              CLAPÉ AUX PORTES DE LA VILLE.

   En sa qualité de gardien du saint Sépulcre, Clapé a tou-
jours fait partie du groupe dont nous avons parlé. Ce vieil et
pieux ornement du moyen-âge dépendait d'une chapelle
particulière dont une famille M            tirait les bénéfices.
Cette chapelle avait son clocher, son sanctuaire et son hor-
loge dont la suppression a fait faute au quartier. A côté du
saint Sépulcre, se trouvait une relique en grande faveur
auprès des vieux Gagas. C'était la relique de Saint-Michel
dont la fête coïncidait avec les noix fraîches et le vin blanc
nouveau ; concordance qui, par parenthèse, exposait notre
Clapé à d'assez graves humiliations de la part de ce peuple
bon, pieux, mais railleur dans le vin : de là ses premières
infortunes.
   Il était, lui, sur le premier plan de la scène, on ne l'avait
séparé du contact profane que par une grille dont les
mailles ne pouvaient le sauver d'une masse de projectiles en
monnaies de billion, dont le peuple se faisait un malin plaisir
de l'accabler, car le peuple, il faut le dire, pour voir Clapé,
était obligé ces jours-là de recourir à la métamorphose qui
rendit accessible Danaé au maître du tonnerre.
  Dans ces jours de dévotion Clapé n'avait pas toutes ses aises.
Les jours ordinaires, il y avait moins d'adoration, il est vrai,
mais sa vie était plus tranquille. Clapé fonctionnait, posait
beaucoup moins. Cependant il n'était jamais pour cela à cou-
vert des railleries, des folles joies du peuple, car le peuple
savait que ce n'était pas un péché que de tourmenter le Juif
qui avait aidé à persécuter le Christ.
   La lampe de Clapé servait â fournir du feu au quartier
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