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Les pèlerins de la Terre-Sainte qui ont éprouvé les mets
clapoteuses qui mènent en Syrie, et qui ont vu de leurs propres
yeux, sur le pont des navires, les passagers atteints du mal de
mer et plies par l'action du vomissement et du clapotage, dans
l'attitude de Clapé, se seront peut-être amusés à le baptiser
ainsi.
Enfin, quoi qu'il en soit, du nom de Clapé, à ce nom tous
les enfants rient, de même qu'à Lyon ils rient tous au seul
nom de la mère Coquard. La mère Coquard, ce mot-là résume
toutes les joies d'un petit enfant. La mère Coquard est une
prime d'encouragement, c'est aussi une peine, une récom-
pense. Dans voir ou ne pas voir la mère Coquard, il y a
tout l'avenir d'une semaine, de huit jours bien ou mal
passés.
Or, Clapé est le père Coquard de l'endroit, avec cette diffé-
rence pourtant qu'on peut aller voir la mère Coquard sans
prendre de l'eau bénite en entrant, sans mettre deux petits
genoux sur la dalle, sans croiser deux petites mains mouil-
lées et sans faire une courte prière à ce bon Dieu qui fait
pleurer.
A ce nom de Clapé vient encore aboutir tout ce que la
popularité a d'infidélité et d'inconstance, l'heur et le malheur
d'un nom dans la bouche du peuple. Aujourd'hui on l'a-
dore, demain on l'outrage. Hier encore on bénissait Clapé.
La lampe sainte brûlait pour lui; ce matin on a soufflé sur la
lampe, et Clapé a reçu une éclaboussure. La roche Tar-
pèienne est près du Capitole, a dit Mirabeau. Eh bien ! du
temps de ce tribun, Clapé fut porté au clocher; sous le Con-
sulat, on le redescendit dans l'église.
Mais n'anticipons pas sur l'ordre des événements el sachons,
comme Fléchier, diviser notre sujet, seulement l'orateur sacré
n'avait pas des exordes si longs.
Voyons d'abord Clapé aux portes de la ville, disons sa vie