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selon son désir, dans l'église cathédrale de Sens, le 29 du même mois.
A quelle époque précise, Guillaume Couslou, le fils, fut-il chargé de
l'exécution du mausolée à élever à ce prince et à la Dauphine sa femme ?
C'est ce qu'il me sérail assez difficile d'établir, pour le moment, n'ayant
pas sous la main les renseignements nécessaires à ce sujet; mais il est
probable que ce fut seulement en 1767, puisque la Dauphine mourut
quinze mois après son mari : or, en 1767, Guillaume Coustou, le fils,
n'était pas, comme l'a dit le MAGASIN ENCYCLOPÉDIQUE, dans le déclin de
l'âge; il n'avait que cinquante et un ans, et, certes, il s'en fallait bien
que cet habile artiste fût alors ce que notre brillante jeunesse, dans
ses accès de mauvaise humeur, appelle aujourd'hui une CROÛTE. D'un
autre côté, Julien étant parti, en 1768, et y étant resté quatre ans, le
mausolée devait être fort avance quand il revint d'Italie ; aussi dit-on
qu'il ne fit que TERMINER une des principales figures du monument,
celle de I'IMMORTALITÉ.
   A l'égard du refus fait, à cette époque^ par l'Académie royale de pein-
ture et de sculpture, de recevoir Julien au nombre de ses membres, il
me semble bien téméraire de l'attribuer à la secrète influence de Guil-
laume Coustou, alors recteur de cette académie. On sait qu'il n'est pas
rare de voir des hommes en crédit abuser de l'avantage de leur posi-
tion, et se permettre sans scrupule de graves injustices; mais le fait
reproché à la mémoire de Coustou, le fils, n'étant fondé que sur de
vains soupçons, le MAGASIN ENCYCLOPÉDIQUE, servile copiste de M. Périès,
auteur de l'article JULIEN, dans la BIOGRAPHIE UNIVERSELLE, aurait dû s'abs-
tenir de le rapporter. M. Auguis, aujourd'hui membre de la Chambre
des Députés, auteur des articles COUSTOU, dans la BIOGRAPHIE UNIVERSELLE,
a gardé sur ce fait un silence complet.
   Au surplus, je pense, avec tous les amateurs des arts, que Pierre
Julien fut un artiste fort distingué. Son beau talent fut apprécié par
M-. le baron de Jouy qu'on vit, a Lyon, le prolecteur de Joseph Chinard ;
M. de Jouy se montra même l'ami de Julien en diverses circonstances,
et la ville de Lyon se rappellera que l'auteur des excellentes statues
de LAFONTAINE et du POUSSIN affectionnait son séjour et la société choisie
que renfermaient alors ses murs.
  Agréez, etc.
                                                  J. PASSERON.
       Lyon, le 7 avril 1841.

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