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Les journaux de Paris font assez souvent les superbes et les dédaigneux envers les productions littéraires de la province, pour que nous reproduisions ici, avec quelque orgueil, un ju- gement de la Revue de Paris sur deux poèmes de M. "Victor de Laprade, et un jugement tel que notre amitié n'aurait osé le formuler, quoique bien avant la sanclion de la capitale noire opinion fût arrêtée sur le talent poétique de notre collabo- rateur. Il s'agit des Parfums de Magdeleine et de la Colère de Jésus, poèmes publiés dans la Revue du Lyonnais ; et voici en quels termes les apprécie M. Auguste Desplaces. « Je dirai quelques mots d'un talent, jeune je suppose, mais déjà mûr et tout formé, et qui semble soutenu et inspiré d'une bien belle anie. Ce poète-là n'a pourtant point encore recula consécration del'in-8°,ni même les modestes honneurs de l'in-18; il n'a point appris à cadencer ses vers selon les lois de telle coterie, à les colorer selon le procédé de telle autre ; mais, dans le silence recueilli de la province, il s'est, de lui- même, initié à tous les mystères de la muse, et n'a guère jus- qu'ici confié ses consciencieuses productions qu'à des jour- naux lyonnais, échos peu sonores comme toutes publications provinciales. Deux des poèmes de M. Victor de Laprade nous sont cependant parvenus, et c'est pour nous un devoir et un plaisir de signaler, aux rares mais intelligents amis des poêles, ce talent digne de toutes leurs sympathies. L'un de ces