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2 MADAME BRENDEL. MADAME STAAR. Il a répandu du vin rouge sur Pour vous servir. la nappe. MADAME BRENDEL. MADAME MORGENROTH. Oh ! on s'en aperçoit bien ! Que dites-vous donc? Il a mê- MADAME STAAR. me laissé tomber une étincelle des mouchettes. Vous êtes trop bonne. MADAME MORGENROTH. MADAME STAAB. La pâte ressemble à de la Le démon ! sur ma nappe de mousse. damas ! MADAME BRENDEL. MADAME STAAR. Les mets ne paraissaient pas Vous me faites rougir. non plus de son goût. MADAME BRENDEL. MADAME MORGENROTH. Oserais-je vous demander, ma 11 a laissé passer, sans y tou- cousine, combien vous cmplovez cher, plusieurs plats devant lui. d'œufs ? Est-ce de la bienséance, là ! MADAME STAAR. MADAME STAAR. J'aurai l'honneur de vous don- Je lui ai pourtant assez dit ner toute la recette— On prend comment chaque plat était ap- d'abord.... prêté et quels étaient les ingré- dients qui le composaient. SCÈNE I I I . MADAME BRENDEL. M. STAAR, LES PRÉCÉDENTES. J'espère que nous l'avons assez M. STAAR. prié,... Qu'il aille au diable, votre MADAME MORGENROTH. grand personnage! il devrait d'a- Il a été ma foi assez éhonté bord prendre dans ma bibliothè- pour nous dire de cesser nos que un livre de bonnes manières prières. et l'étudier attentivement. MADAME STAAB. MADAME BRENDEL. On voit qu'il a encore peu fré- quenté la bonne société. Oui certes, Monsieur lo vice- président du consistoire, il a re- MADAME BRENDEL. çu une éducation bien négligée. Il n'a pas loué une seule fois M. STAAR. la pâtisserie, et elle était exquise. D'abord, il n'a dit ni son béné- MADAME MORGENROTH. dicité ni ses grâces. Extraordinairement légère. MADAME STAAR. MADAME BRENDEL. Et bien plus, il a ri lorsque ies Elle se fondait sur la langue. petits enfants disaient, selon la vieille coutume: «Viens, Sei- MADAME MORGENROTH. gneur Jésus, être notre convive. » Sans doute, vous l'avez faite M. STAAR. vous-même ? Et moi, lorsque je portais, en