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badinant, l'ancien toast : « A ce              M. STAAR.
que nous aimons ! » il s'est aus-       Je voudrais bien savoir com-
sitôt écrié : « Et à celles qui nous ment monsieur le ministre peut
aiment ! et qui donnent un baiser recommander de tels individus.
à leur voisin! «
  MADAME RRENDEL, en g éven-                      SCÈNE I V .
tant pudibondement.
                                          SPERLING, LES PRÉCÉDENTS.
   J'avais le malheur d'être assise
à sa gauche !                                        SPERLING.
         MADAME STAAR.                      Très honorables cousines, vo-
  L'aimable Mademoiselle Mor-            tre étranger aurait dû rester dans
genroth, qui était à sa droite,          la carrière : là, soit dit entre
est devenue rouge comme du feu.          nous, il a une conduite indécente.
            M. STAAR.                                M. STAAR.
  Sabine lui a lancé un regard             Sur cela nous sommes d'ac-
courroucé.                               cord.
                                                        SPERLING.
         MADAME STAAR.
   A la fin, il voulait même chan-          Avez-vous bien remarqué co
ter une chanson païenne : «Joie,         sourire moqueur, lorsque je réci-
belle étincelle de la Divinité ! (!)»>   tais ces vieilles et admirables ri-
Non, rien d'aussi immoral n'a lieu       mes ?....
chez nous.                                          M. STAAR.
            M. STAAR.                       De votre belle ode sur la bière
  Parce qu'il n'a pas de titre lui-      de Brunswick? il n'en a pas écouté
même, il ne rend à personne les          trois paroles.
honneurs qui lui sont dus.                      MADAME BRENDEL.
         MADAME STAAR.                     Il faisait sans cesse des signes
   Lorsque mon fils le bourgmes-         à notre jeune cousine, qui était
tre et doyen des anciens, parlait        en face de lui.
de notre grand procès, il griffon-                   SPERLING.
nait sur son assiette avec sa four-         Il montre peu de goût pour la
chette.                                  belle littérature.
        MADAME BRENDEL.
                                                     M. STAAR.
  Et il a mis dans son café toute           Il n'a pas encore lu Rinaldo
une poignée de sucre.                    P.inaldini.
      MADAME MORGENROTH.                             SPERLING.
   Et au lieu de faire, après le re-       Il est bien à plaindre. Les dis-
passes souhaits de bénédiction(2)        positions peuvent ne pas lui man-
en baisant la main des dames, il         quer, mais point de culture.
s'est contenté de saluer une seule                   M. STAAR.
fois la société.                           Point de manières.

  (1) Premier vers de l'hymne de Schiller, à la joie.
  (2) Ancien usage de la galanterie tudesque.