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   EnGn, si l'opinion publique peut être invoquée en témoi-
gnage dans cette occasion, nous citerons le procès que Lyon
intenta, sous Charles VI, à l'archevêque Àmédée de Talaru
qui voulait dépouiller la ville de ses armoiries, sous prétexte
qu'elles avaient été concédées par ses prédécesseurs. Il fit
même enlever un écusson gravé en pierre « que lesEschevins
« avoient faict poser sur la porte St-Marcel       Mais ceux-ci
« lui réspondirent hardiment que leurs armoiries estoient
« plus anciennes que les archevesques, et qu'ils les avoient
« portées en leurs bannières et enseignes du temps des Ro-
« mains et avant qu'il y eust aucun archevesqueàLyon. »
Le roi donna des lettres à ce sujet, le Consulat obtint gain de
cause contre Âmédée de Talaru, et l'écusson fut rétabli (1).
   On peut donc croire sans hésitation a l'antiquité du lion,
comme symbole de notre ville, s'il n'est pas également certain
que son usage ait été constant depuis le commencement de
l'ère chrétienne, jusqu'à l'émancipation de la Commune. Quoi-
qu'il en soit, on le voit figurer sur nos sceaux dès le milieu
du XIIIe siècle, et tout porte à supposer qu'il avait pris place,
à la même époque, au milieu de l'ècu adopté alors par Lyon,
à l'imitation des cités et des hommes nobles. Cent ans plus
tard, environ, cette ville tomba dans le domaine des rois de
France ; elle joignit, en conséquence, à ses armoiries celles
des princes dont elle venait de reconnaître le patronage; de
là, le chef d'azur aux trois fleurs de lis (for, que nous avions
conservé jusqu'en 1830.
    Par celte addition, il faut l'avouer, la simplicité primitive
de notre blason se trouvait gravemenfaltérée; mais l'illustra-
tion de l'alliance dut fermer bientôt les yeux de nos pères sur
l'inconvénient delà surcharge. D'ailleurs l'écu demeurait dé-
gagé d'ornements parasites ; devise, supports, couronne, lui

  (I) V, Parndin, pag. 4 1 1 .