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furent étrangers pendant des siècles, bien que des indiscrets
tentassent parfois d'y joindre des inutilités de ce genre. On
s'arrêtait sagement à la marge ; le texte demeurait intact
comme une relique sacrée. Il était réservé à un de nos derniers
consuls de porter une main profane sur le palladium des
Lyonnais. Quelque mauvais génie lui souffla ces vers bien
connus et légèrement altérés de ceux que Clément Marot
adressait à nos murs où il avait reçu bon accueil :
             Suis le lion qui ne mords point
             Si non quand l'ennemi me poinct.

  ' On effaça donc les fleurs de lis proscrites de l'écu muni-
cipal, pour mettre ce distique à leur place. Ce qui ne pouvait
être, à toute rigueur, qu'une devise, c'est-à-dire un acces-
soire insignifiant, passager, et relativement très-moderne,,
devint partie intégrante d'un de nos plus anciens monu-
ments, et cela contre les lois du bon sens et du blason qui
n'ont jamais permis de placer la devise dans l'écu. Bien plus,
cette devise n'était pas môme celle de la ville, puisque Lyon
n'en avait point. Il en prit quelquefois, il est vrai, dans ses
grandes solennités, mais il en changea suivant les circons-
tances. Outre celle empruntée a Marot, je citerai encore
celle-ci, prise d'abord par Sébastien Gryphe :
        VIRTVTE MCE, COMITE FORTVNA ;
             PRIMA SEDES GALLIARVM,
particulière à l'archevêché ;
       GEM1NO FAC1T COMMERC1A MVNDO,
devise d'imprimeurs et du commerce lyonnais ;
            VN DIEU, VNE FOI, VNE LOI,
pendant la ligue;
           FORTITVDINE ET              PRVDENTIA,
avec un lion accompagné d'un serpent, etc. Mais aucune