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246 de l'organisation de la commune, et seulement de l'organi- sation du travail dans la commune ; car le problème moral et religieux a été écarté comme le problème politique. Le travail de la commune actuelle n'est pas organisé. Autant il y a de familles dans la commune, autant il y a de petites exploitations industrielles ou agricoles qui se font la guerre les unes aux autres. Pour que le travail de la com- mune fut aussi bien réglé et aussi productif que possible, il faudrait qu'à la place de toutes ces petites exploitations par- ticulières et rivales les unes des autres, fût installée dans la commune une exploitation unique, embrassant à la fois tous les travaux industriels et tous les travaux agricoles. Traçons à grands traits le plan d'organisation de la com- mune sociétaire. Au lieu de quatre ou cinq cents méchantes masures dont la commune actuelle se compose, s'élève en un site choisi un édifice unique aux grandes et belles lignes, dans lequel tous les habitants de la commune doivent trouver à se loger suivant leur fortune et suivant leurs goûts. Ces tristes cloisons dans lesquelles est aujoud'hui enfermé chaque petit coin de terre tombent et disparaissent. A la tôte des travaux agricoles et des travaux industriels est placée une administration composée d'hommes les plus versés dans l'a- griculture et dans l'industrie, qui donne à tous les travailleurs la direction et l'impulsion. A chaque espèce de travaux est attaché un groupe spécial de travailleurs, de même que dans un corps d'armée il y a des corps spéciaux pour chaque espèce de service. Dans une commune ainsi exploitée en commun, Fourier affirme que le revenu sera le quadruple du revenu qu'on peut obtenir dans la commune morcelée. Mais un tel résultat ne sera-t-il obtenu qu'au prix de la liberté de chaque individu? toutes les volontés devront-elles fléchir devant une volonté unique? et la commune sociétaire sera-t-elle organisée comme un régiment? S'il en était ainsi,