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245 doptera; si, au contraire, elle la juge mauvaise, elle la rejet- tera. Mais, dans tous les cas, rien n'aura été changé, ni bou- leversé dans la société actuelle. Malgré toutes ces précautions, je doute que M. Victor Considérant ait réussi à dissiper les défiances de ces hommes qui s"imaginent que tout novateur est nécessairement un individu qui se propose de mettre les biens en commun et de prendre l'argent dans leur bourse. Peut-être, M. YictorConsidérant a-t-il eu tort de reprocher à d'autres novateurs de ne pas suivre la même méthode; car il n'en est pas de toutes les innovations comme de celles qu'il se propose de faire. On peut bien essayer un système d'as- sociation agricole ou industrielle sur une lieue carrée de terrain; mais concevez-vous qu'on puisse procéder ainsi pour un système de politique, de morale ou de religion ? Après ces préliminaires dont le but était de rassurer la partie la plus conservatrice de son auditoire, M. Yictor Considérant est entré en matière. La société se composant de communes, la commune étant l'élément de tout état civilisé, le problème social se réduit à organiser, à réformer la commune. La France, a-t-il dit, est un composé de 36 mille communes. Cette définition de la France nous paraît fort défectueuse; en changeant le chiffre, elle s'appliquerait tout aussi bien à la France de Louis-le-Gros qu'a la France de nos jours. La France n'est pas seulement un composé de communes. Ce qui constitue la Fiance, c'est l'ensemble des liens politiques et moraux qui réunissent ces communes entr'elles, tout aussi bien que la commune elle-même. Par delà leproblème de l'or- ganisation de la commune, il y a le problème qui a pour objet de résoudre la question des rapports de ces communes entre elles, par delà le problème communal, il y a le problème po- litique dont M. Victor Considérant a peut-être trop atténué l'importance. Mais laissons le problème politique pour ne nous occuper, avec le disciple de Fourier; que du problème