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244 part de vérité que la doctrine renferme, d'en voir retrancher ce qui pourrait la compromettre aux yeux de tous les hommes sensés, nous avons été fâché de ne pas entendre d'abord r e - produire contre la société actuelle celte critique si vive, si profonde dont Fourier est l'auteur. Nul mieux que lui n'a mis à nu les vices de cette société; nul, avec plus de vérité et de verve, n'en a fait ressortir les grossières imperfections. Nul n'en a mieux tourné en ridicule les sots préjugés. Toute r é - forme a pour antécédent nécessaire la critique de ce qui existe actuellement. Il faut voir le mal pour juger de l'op- portunité du remède. Or, malgré le besoin de réforme qui travaille généralement les esprits, combien n'est-il pas d'hommes qui, ne voyant pas le mal ne sauraient accueillir l'idée d'aucune espèce de réforme? Ils sont bien logés, bien vêtus, bien nourris; ils sont à l'abri de toute espèce de besoins; ils pensent en conséquence que tout va pour le mieux, et que tout changement doit être un mal. Je comprends bien que cette critique, surtout faite dans une salle prêtée par le commerce, avait quelque chose de fort délicat; néanmoins, je pense que, dans l'intérêt de la doctrine, M. Victor Considérant devait commencer par faire ressortir les vices de l'organisation actuelle de l'industrie et du commerce. En général, il nous a paru que M. Victor Considérant a usé de ménagements infinis pour ne pas éveiller les susceptibi- lités môme des plus intraitables conservateurs. Il a déclaré, qu'il ne voulait rien changer de tout ce qui actuellement est réglé par la loi dans l'ordre civil, politique, moral et religieux. Use borne à réformer le domaine de l'agriculture et de l'in- dustrie, qui actuellement n'est régi par aucune espèce de loi. Il vient proposer à la société une machine nouvelle en rem- placement d'une ancienne machine. 11 ne demande pas qu'on l'adopte sur paroie, il demande à en faire un essai dont la société sera juge. Si elle trouve la machine bonne, elle Ta-