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il est vrai, l'inconvénient de laisser, pendant quelque temps,
incomplète la régénération de la rue du Bessard; mais il est
probable que les propriétaires de ces maisons, comprenant
combien il leur serait avantageux de se reculer sur l'aligne-
ment nouveau, afin de profiter des bénéfices que cette amélio-
ration devrait leur produire, s'empresseraient de reconstruire
spontanément leurs immeubles et de vendre à la ville le ter-
rain dénudé nécessaire à la voie publique. Il est plus probable
encore que la spéculation, attirée par les avantages évi-
dents d'une pareille opération, interviendrait pour la réaliser.
Il faut remarquer, d'ailleurs, que sur ces six maisons une seule
a une valeur considérable ; la valeur réunie des cinq autres
n'atteint certainement pas cent cinquante mille francs. Il n'y
aurait donc pas lieu de se préoccuper vivement de celte diffé-
rence entre le plan de 1838 et celui de 1840. Cette différence
est d'ailleurs compensée par les avantages que le premier de
ces plans comporte.
   Les dispositions qu'il consacre sont, en effet, beaucoup plus
favorables Ă  la bonne vente des terrains appartenant Ă  la ville.
On sait que plus une rue, longée par des terrains à bâtir, est
large, plus la valeur vénale de ces terrains augmente; on sait
aussi que plus une voie de communication a une spécialité
distincte qui lui assure une circulation active, plus les terrains
qui bordent cette voie peuvent obtenir une facile et avanta-
geuse aliénation. Le plan de 1838 assure tous ces avantages à
la nouvelle rue du Bessard, le plan de 1840 les lui enlève.
  Le plan de 1838 absorbe en effet tous les terrains Ă  vendre
dans une masse unique, ayant la forme régulière d'un parallé-
logramme, et en facilite ainsi la vente plus prompte et meil-
leure. Le plan de 1840 réserve entre les rues du Bessard et
de la Boucherie un espace formant un trapèze disgracieux,
espèce de cône tronqué, large du côté des Terreaux, étroit du
côté de la Saône, et présentant à sa base comme à son sommet
des angles aigus très défavorables pour la construction. Il r é -
sulte de lĂ  que si la ville voulait vendre ces terrains, elle en,