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obtiendrait un prix moins avantageux, non seulement à cause
de la direction mal entendue et du peu de largeur de la r u e
du Bessard, mais aussi à cause de la forme défectueuse du
massif mis en vente.
   Mais ce n'est pas tout encore. La nouvelle direction assi-
gnée par ce même plan à la rue du Bessard la prolonge à tra-
vers les maisons qui forment le côté nord de celle rue., à parlir
du n° 7, el la fait arriver à l'angle du quai d'Orléans elde laplace
de la Fouillée. Ce prolongement a pour résultat de placer un
massif de maisons entre la nouvelle et l'ancienne rue-du
Bessard. Ce massif devrait nécessairement être démoli de
suite, puisque les maisons qui le composent seraient en partie
sacrifiées à l'ouverture de la voie nouvelle. Le terrain ainsi dé-
nudé formerait un triangle long de 29 mètres, large de 12
mètres à sa base, de 6 mètres seulement au milieu de sa hauteur,
et par conséquent extrêmement aigu. La base de ce triangle
reposerait sur le quai d'Orléans et son sommet loucherait au
point de section enlre l'ancienne el la nouvelle rue. On com-
prend dès ce moment que cet emplacement triangulaire,
étranglé et peu étendu, ne pourrait être vendu qu'aux proprié-
taires du côté sud de la parlie de la rue du Bessard désormais
condamnée à la suppression.
   Ces propriétaires, en effet, possesseurs de servitudes de
jours et de passage sur l'ancienne rue, s'opposeraient à ce que
celte rue fût supprimée, à moins que leur intérêt n'y trouvât
son avantage. Or, la ville n'aurait qu'un moyen de leur ac-
corder cet avantage; ce moyen consisterait à leur vendre à bas
prix le terrain dont il s'agit, et à les autoriser en même lemps
à faire avancer leurs constructions jusques sur la rue nouvelle,
en absorbant à leur profit la partie condamnée de la rue an-
cienne. Maintenant est-il probable que les propriétaires, e m -
pressés d'obtenir l'avantage qui vient d'êlre décrit, iraienlau
devant de la ville el lui feraient de belles offres ? On est fondé
à penser le contraire lorsque l'on considère que l'em-
placement à vendre serait immédiatement dénudé, et qu'ainsi