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MON VOYAGE A PARIS. 515 me la Bourse, avec ses soixante six colonnes ; le palais de Justice avec sa magnifique barrière ; le château d'eau, où l'on voit des lions de bronze jetant de l'eau par la gueule; l'église de Notre-Dame, découpée comme une dentelle, et ses deux tours qui s'élèvent comme des sentinelles veillant sur Paris ; le pont du Change, ainsi nommé du nom des changeurs qui l'habitaient autrefois ; la colonne Vendôme, cette superbe colonne, ordre dorique, 44 mètres de hau- teur, toute en bronze, et surmontée de la statue de l'em- pereur Napoléon ; et le Palais-Royal, oh ! le Palais-Royal ! charmant, délicieux,.... ses galeries, ses nombreuses bouti- ques,... et ses restaurants avec leur cent entrées de veau, leurs deux cents entrées de bœuf, leurs trois cents entrées de mouton et leur sauce universelle ; leur SAUCE UNIVERSELLE sur- tout, ah! ah! ah ! ah!... que dites-vous de leur sauce univer- seller'ah! ah! ah! ah !... précieux en vérité, excellent, ah! ah! ah! ah!... Je débitai cette longue tirade, soigneusement étudiée d'a- vance, avec un aplomb dont je fus moi même très-salisfail. Mon auditoire émerveillé en parut charmé. La dernière partie de mon discours, relative à la sauce universelle, fut l'objet de questions empressées. Je racontai sur ce sujet tout ce que m'avait appris mon ami Taylor sur l'art culinaire des res- taurateurs parisiens ; ces détails amusèrent beaucoup la fa- mille Muggins. Je dus encore répondre à de nombreuses questions sur Pa- ris. Les instructions de mon ami Taylor et mes éludes des gravures du livre Paris and ils environs me servirent merveil- leusement. Le subterfuge ne fut soupçonné par personne. Dès le lendemain, je m'empressai de reprendre le cours ordinaire de mes visites quotidiennes chez la famille Mug- gins. Cette fois encore j'eus le bonheur de rencontrer miss Pénélope seule au salon. Notre conversation retomba naturel- lement sur Paris. — Eh bien, Monsieur Tvvig, dit la charmante miss, avouez