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  482                      DE L'HOMME
  réfugier parmi nous, nous voyons, au contraire, les Romains,
  qui demeurent dans les contrées où l'Empereur est encore le
  maître, quitter leurs pénates pour chercher un asile dans celles
 où régnent les Golhs. Tous ceux de nos concitoyens qui ont
 pris ce parti s'en savent bon gré ; ils aiment mieux être sujets
 en apparence et libres en effet, que d'être véritablement es-
 claves et de paraître libres. »
    Ainsi donc, la société civile et politique, dans les Gaules,
 du temps des Empereurs, était bien loin de présenter un heu-
 reux aspect, puisque, d'après le témoignage des écrivains
 contemporains, le joug des rois barbares était trouvé plus
 doux par les populations conquises.


                             XVIII.


    On ne nous contestera pas la grande modération des Francs
 quand, à leur tour, ils mirent le pied sur le sol gallo-romain.
 À la vérité, leur arrivée dans les Gaules, en 486, avait un
 autre motif que celui qui guidait les Barbares en 407. Ces
 derniers se présentèrent en vrais conquérants , tandis que les
 Francs-Saliens, alliés de l'Empire, sous Clovis, comme ils l'a-
 vaient été sous Childéric, son père, vinrent camper devant
 Soissons avec mission de l'Empereur d'Orient, et pour punir
la révolte du romain Syagrius. Ce fut toujours ensuite de cette
même mission que Clovis attaqua, et battit tour à tour les con-
fédérés de l'Armorique, les Allemands, les Bourguignons et
les Visigoths, et nous en avons la preuve dans la dignité de con-
sul, dont le récompensa l'Empereur Anaslase. Ce fut donc vé-
ritablement en cette qualité que ce prince commanda dans les
Gaules jusqu'à sa mort, arrivée en l'an 511, qu'il y disposa des
terres domaniales de l'Empire, qu'il en donna des portions,
en toute propriété, aux officiers et soldats francs ou romains