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4G6 X)U CARACTKllË IilîLIGIEUX portée l'héritière de la philosophie du XVIIe siècle ou de la philosophie du XVIIIe? A-t-eile nié, ou du moins mis de côté l'idée de Dieu et de la participation de l'homme avec Dieu? A-t-elle méconnu la place et l'importance de cette idée? En un mot, est-elle religieuse comme le cartésianisme ou irréligieuse comme la philosophie du XVIIIe siècle? A celte question je réponds sans hésiter et sans aucune crainte d'être démenti par tous ceux qui ont l'intelligence et non la haine de la métaphysique : elle est religieuse comme la philoso- phie du XVIF. Elle a en quelque sorte renoué le lien que la métaphysique superficielle du XVIIIe siècle avait rompu entre Dieu et l'homme, entre Dieu et le monde. Comme Descartes et comme Malebranche, en rentrant dans la cons- cience, elle y trouve tout d'abord à côté de l'idée du fini et de l'imparfait, l'idée de l'infini et du souverainement parfait. Elle s'interroge sur la valeur de celte idée ; elle remarque qu'elle ne peut avoir ni son exemplaire, ni sa cause en notre nature imparfaite et bornée, mais seulement en ce qui est infini, souverainement parfait, en Dieu lui-môme. Elle re- connaît ainsi, dès le principe, dans la conscience une idée qui est une aperceplion immédiate de Dieu lui-môme. Non seulement dans celle idée elle découvre la preuve immédiate de l'existence de Dieu, mais elle établit que cette idée étant permanente au fond de notre intelligence , nous sommes par elle en un rapport continuel avec Dieu. En effet, il nous est impossible de penser ce qui est fini et imparfait, sans penser en môme temps ce qui est infini et souverainement parfait. La première pensée appelle nécessairement l'autre à sa suite dans notre intelligence, de même, comme l'a dit Fénelon, que l'idée de la vallée réveille nécessairement l'idée de la montagne, l'idée de la faiblesse celle de la force, l'idée de la maladie celle de la santé, l'idée des ténèbres celle de la lu- mière. Donc l'idée de Dieu n'est pas, selon nous, une idée