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DE LA PHILOSOPHIE, KTC. ICI spéculation, l'idée de Dieu domine. Toujours présente à la conscience, elle y est un principe permanent d'inspiration, d'espérance, d'amour, d'action. Identique au fond avec l'idée de bien, elle est le principe de toutes les luttes contre la pas- sion et l'intérêt, de tous les sacrifices, de tous les dévoue- ments ; elle est la règle suprême et absolue des actions. Qui- conque fait le bien suit celte idée, se conforme à cette idée souveraine, car le bien absolu est l'ordre éternel des perfec- tions de Dieu. Si vous sortez de la conscience de l'individu pour consi- dérer le rôle de celle même idée, dans la société, dans le mouvement général de l'espèce bumaine, elle y est encore au premier rang, et elle tient la plus grande place dans les destinées des peuples. D'un bout du monde à l'autre, de- puis le grossier fétiche du sauvage, jusqu'aux chefs-d'œuvre les plus parfaits de l'art chrétien, la terre est couverte de mo- numents consacrés à l'idée de Dieu, et inspirêspar elle. L'his- toire de l'influence de l'idée de Dieu sur les sociétés humai- nes , c'est l'histoire de l'influence de toutes les religions qui se sont succédé dans le monde. En effet, quel est le prin- cipe de toute religion, sinon une cerlaine idée de Dieu, de ses attributs et de ses rapports avec le monde. Méconnaître celle prédominance de l'idée de Dieu, soil dans l'ordre métaphysique, soit dans l'ordre moral, est le signe infaillible d'une philosophie sans portée et sans profondeur. Telle n'a pas été la grande métaphysique du XVIIe siècle, dont notre philosophie se porte l'héritière directe. Montrons le lien intime qui les unit entre elles, montrons que l'une n'est pas moins religieuse que l'autre, en comparant le rôle et la place de l'idée de Dieu dans la philosophie cartésienne, avec le rôle et la place de celle même idée dans la phi- losophie éclectique. Dieu est non seulement le créateur, mais le principe per-