page suivante »
418 J>ELANDINIC. quelques détenus aux traits saillants et prononcés (1). Delan- dine ne partit des Recluses que le 9 thermidor. Sa longue détention lui fournit le sujet du Tableau des Prisons de Lyon (ibid, Daval, 1797), ouvrage qui, dans le temps, obtint les honneurs de six éditions, cinq format in-12, une in-8°, et fournit quelques utiles documents sur l'histoire de celle dé- plorable époque. Le livre affecte certaines formes roma- nesques, et il y règne en général un ton déclamatoire qui est plus excusable, vu le sujet et le temps, que ne l'est celte prétentieuse sentimentalité dont beaucoup de pages sont em- preintes. Supposez, à la place de Delandiue, un écrivain d'un ame chaude et calme, d'un esprit sagace et observateur, d'un goûl pur et sobre; que n'eût il point trouvé là d'inspirations Irisles et gaies, dramatiques et variées! En 1795, Delandine fut nommé professeur de législation à l'Ecole centrale du Rhône, et, pendant quatre ans, s'ac- quitta de celte honorable tâche avec beaucoup de zèle. Lorsque fut supprimée la place de Delandine, quelques-uns de ses anciens collègues à l'Assemblée Constituante tentè- rent de l'allirer à Paris, où le gouvernement consulaire cherchait à s'entourer des hommes les plus éclairés; mais Delandine repoussa toutes les offres qui lui furent faites, et préféra aux postes les plus brillants la vie paisible qu'il menait au milieu de ses amis et de ses livres. Le prince Lebrun applaudissait à la modération de son ami, et finis- sait en lui disant : Vous me faites appétit de vos montagnes. Delandine publia dans cet intervalle un Almanach civil, politique et littéraire de Lyon et du département du Rhône, pour l'an YI (1797-1790); Lyon, i n - 1 2 ; — p u i s un autre travail, les Caractères de la Charité (ibid., Maillet, 1800, in-12). C'était l'explication d'une gravure de J.-J. Boissieu, laquelle représentait six TableauVc de la Charité. Lorsque la Consulta cisalpine s'ouvrit à Lyon pour dé- (!) Ibid., |iag. 73 cl 104.