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                      ET DE LA SOCIÉTÉ.                    389

 avaient introduit dans leur patrie le poirier, le nefflier, le
 noyer, plusieurs espèces d'animaux parmi lesquels se trou-
vaient le cheval et le porc. Des mines d'étain, et même
quelques mines d'or et d'argent avaient été découvertes dans
les montagnes des Avernes et largement exploitées. Depuis
l'an 121 avant Jésus-Christ, les pays situés entre la Médi-
terrannée, le Rhône, l'Isère et les Alpes, étaient devenus
province romaine, et, par les victoires remportées vingt ans
après sur les Cimbres et les Teutons, Rome était en outre
restée maîtresse de tous les territoires qui forment aujour-
d'hui les départements du Gard, de l'Aude, de l'Hérault,
du Tarn, de la haute Garonne et de l'Arriège.
   Mais si cette province romaine, où Marius, pendant les
trois ans qu'il y commanda, avait fait exécuter par ses troupes
de nombreux et utiles travaux, se voyait dotée d'une foule
de riches avantages ; si les habitants de ses villes avaient
reçu du sénat de Rome le droit de bourgeoisie, et étaient ad-
ministrés par des magistrats de leur choix, rien n'avait été
changé dans le régime des campagnes, où les terres, possé-
dées par les puissants du pays, ne produisaient, ne por-
taient des fruits que par le travail pénible des serfs attachés
à la glèbe. L'esclavage personnel, très rare dans les Gaules,
aux temps reculés, était devenu fort commun ; les grands et
les riches ne pouvaient se passer d'esclaves qu'ils achetaient
à de hauts prix, ils en remplissaient l'intérieur de leurs
maisons et ils en trafiquaient comme de bêtes de somme.
   Dans le reste des Gaules, le régime théocratique et le
régime aristocratique, renversés tour à tour, avaient fait
place au régime populaire et fédéral. Le territoire se trou-
vait partagé en diverses ligues, plus ou moins puissantes,
ayant chacune leur sénat et leur mode électoral pour la
nomination des magistrats et des chefs militaires. Les Druides,
privés de leur ancienne influence, avaient conservé pour-