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                      ET DE LA SOCIÉTÉ.                     377




                              VI.



    Après le déluge, les enfants de Noé et leurs descendants
 remplirent de nouveau la terre. Les plus sages d'entre eux
firent comprendre aux chefs des familles particulières, la
nécessité de se réunir pour en former une plus grande et plus
forte, placée sous l'autorité d'un chef commun ; ils bâtirent
alors des villes, des bourgs, des villages, et ils mirent tout
en œuvre pour forcer au travail les vagabonds, les fainéants,
les déprédateurs. C'est à cette époque de l'humanité qu'on
est convenu de placer le berceau des nations et le commen-
cement du règne des lois ; car, alors, Dieu dit, suivant l'en-
seignement historique : Je vengerai la vie de Vhomme de la
main de l'homme, et quiconque aura répandu le sang de
l'homme, sera puni par Veffusion de son propre sang.
   Il n'y a pas de doute qu'après le déluge, et surtout après
l'orgueilleuse entreprise de la tour de Babel, où les hommes,
ne s'entendant plus, furent obligés d'abandonner leur fol
ouvrage, et de se disperser dans toutes les parties de la terre ;
il n'y a pas de doute, disons-nous, que l'effet de cette dis-
persion fut de diviser la race humaine en différents corps
de peuples ayant chacun leurs intérêts particuliers à défendre,
et que ces peuples naissants se trouvèrent par là constitués
en état d'hostilité perpétuelle les uns contre les autres.
   Il n'est pas douteux non plus que la guerre, dans ces
temps d'ignorance et de barbarie, devait se ressentir du
caractère atroce des combattants, et que les plus affreuses
violations de droits en étaient le résultat ordinaire. Il est