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DU COUPS HUMAIN. 365 fluences. Car le traitement d'une difformité variera évidem- ment selon qu'elle est un résultat de maladie ou un simple temps d'arrêt dans l'évolution organique. A l'autre extrémité de la vie, l'influence de l'âge vient à son tour désorganiser le corps humain. Des organes entiers s'altèrent ou disparaissent à mesure que l'existence parcourt ses périodes ; le thymus se résorbe ; les mamelles et les ovaires s'atrophient, le crystallin devient opaque ; les artères s'ossi- fient; l'ouïe s'émousse ; les dents tombent ainsi que les che- veux, etc. L'économie se détériore jusqu'à son dernier jour. La mort livreà l'anatomiste l'objet même de son étude; car, à part quelques rares occasions fournies par la médecine opé- ratoire, c'est de la nécropsie que se tirent toutes nos notions de forme et de structure. Mais le cadavre prête encore à l'in- vestigation médicale sous un autre point de vue: son examen éclaire sur l'époque et la cause de la mort naturelle. Le re- froidissement est le premier phénomène appréciable, ainsi que la décoloration ; les signes de fluxion se dissipent, et souvent les congestions ne laissent plus de traces. Les at- titudes de l'agonie persévèrent, et les parties unissent par se raidir dans la situation ou la mort les a surprises; c'est la rigidité cadavérique, dont l'époque d'invasion, bien détermi- née par Nysten, est un signe précieux pour calculer le mo- ment d'un décès dont la date est encore récente. Les nerfs des muscles paraissent perdre leur irritabilité galvanique dès les premiers jours, tandis que la fibre mus- culaire elle-même conserverait la sienne plusieurs semaines (Longet). Il est quelques actes fonctionnels qui se pour- suivent quelque temps encore, comme la sécrétion de la bile, de l'urine, dont les réservoirs ne sont jamais vides à l'autopsie ; on dirait que le centre de l'économie continue à agir par une sorte de mouvement idio-organique (Ripault). Qui ne sait que les sécrétions épidermiques s'accomplissent