Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
3G2                    DES PROPORTIONS

    Les professions et l'habitude modifient tellement l'organis-
  me qu'on a dit qu'elles créaient une seconde nature. Les pré-
 dominances natives s'effacent ou se nivellent ; un exercice par-
 tiel développe-t-il un organe? d'autres s'atrophient par le repos.
 La maigreur du bras chez les danseurs est aussi proverbiale
 que le volume de leurs mollets. Le cadavre d'un vieux tailleur
 mort phthisique, a offert à M. Diday un exemple curieux de
 ces effets : au milieu de tous les muscles amincis et décolorés,
 le couturier seul (justifiant ainsi son nom), témoignait par
 son volume et sa rougeur, que son usage prolongé l'avait
 sauvé du dépérissement général. ïl importe au médecin d'é-
 tudier et de connaître les prédispositions acquises qu'amènent
 les habitudes sociales et professionnelles. Il saura qu'elles
 seules doivent être accusées de produire certaines déforma-
 lions qu'il ne faut pas rapporter à d'autre origine ; on peut
 citer les déviations des métatarses chez les tailleurs, les iné-
 galités du sternum chez les cordonniers, etc. Parfois aussi, de
 nouveaux organes sont créés de toutes pièces et peuvent en-
 suite devenir le siège de maladies spéciales; telles sont les
bourses muqueuses qu'on voit se former partout où s'opèrent
 et se répètent des frottements.
    L'histoire du développement embryonaire a pris dans ce siè-
 cle une grande extension philosophique ; ses lois générales,
comme ses phénomènes de détails, sont élevés aujourd'hui
au rang de vérité démontrée. L'être humain se forme de deux
 moitiés latérales dont la fusion s'opère sur la ligne médiane;
et, sans avoir pu surprendre sur le fait leur séparation pri-
mitive, on l'admet par analogie, et les faits pathologiques et
tératologiques viennent largement déposer en faveur de ce
système. Faut-il rappeler d'une part la duplicité des orga-
nes latéraux, les symphyses médianes, leraphé des téguments,
le frein de la langue, des lèvres, du prépuce, etc. ; d'autre
part, la bifidité palatine, le bec de lièvre, le spina bifida,