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260                    A LA MÉMOIRE

  De l'herbe et des rameaux avec un bruit d'abeilles,
  Un souvenir de vous s'élève à chaque pas.



  L'atmosphère s'emplit d'une vivante flamme,
  C'est vous qui de vos yeux la versez par éclair,
  Sa chaleur m'enveloppe, et j'ai senti mon ame
  S'épanouir en vous comme mon corps dans l'air.


  Alors, la part de vous que Dieu nous a ravie,
  Celle en qui rien ne change et dont rien n'est distrait,
  Celle qui goûte au ciel une meilleure vie,
  Ce qu'en vous nous aimions, votre cœur m'apparaît.


  Vous êtes revêtu de la forme plus pure
  Que prend l'homme là-haut quand son corps y renaît ;
  Mais, sous ce vêtement, quoiqu'il vous transfigure,
  Vous êtes bien le même et l'on vous reconnaît.


  C'est bien lui ! cet esprit plein de mansuétude.
  Parole qui charmait ma joie ou ma douleur,
  A qui toute science arrivait sans élude,
  Comme l'onde à la source et le miel à la fleur.


  C'est lui ! dans tous ses maux toujours paisible et grave,
  Que j'ai tant vu souffrir sans se plaindre jamais!
  Cet homme à la raison puissante, au cœur suave,
  Mont de granit couvert defleursjusqu'aux sommets !