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DU JOSEPH DE MAISTRE. 241 e viendra-t-il? Enfin, sur ces détails du 2 ordre, je ne puis que me fier à vous. Pour la première fois depuis le com- mencement de notre longue correspondance, je me suis trouvé contraire à votre docte ami. Non seulement je n'ai pu re- culer, mais puisqu'il m'était impossible de changer d'avis, je l'ai renforcé par un morceau logique que j'ai rendu aussi concluant qu'il m'a été possible; car, lorsque vous avez contre vous des hommes tels que M. D., il faut faire bonne mine et redoubler de force jusqu'à l'impertinence ; je ne dis pas même tout à fait exclusivement. Quant aux autres obser- vations, j'y ai fait honneur avec ma docilité ordinaire. J'ai toujours prévu que votre ami appuyerait particulière- ment la main sur ce livre Ve. Je ferai tous les changements possibles, mais probablement moins qu'il ne voudrait. A l'é- gard de Bossuet, en particulier, je ne refuserai point d'affai- blir tout ce qui n'affaiblira pas ma cause. Sur la défense de la Déclaralion, je céderai peu, car ce livre étant un des plus dangereux qu'on ait publié dans ce genre, je doute qu'on l'ait encore attaqué aussi vigoureusement que je l'ai fait. Et pourquoi, je vous prie, affaiblir ce plaidoyer? Je n'ignore pas l'espèce de monarchie qu'on accorde en France à Bos- suet; mais c'est une raison de l'attaquer plus fortement. Au reste, M. l'Abbé, nous verrons. Si M. D. est longtemps ma- lade ou convalescent, je relirai moi-même ce Ve livre, et je ne manquerai pas de faire disparaître tout ce qui pourrait choquer. J'excepte de ma rébellion l'article du Jansénisme. Il faut ôler aux Jansénistes le plaisir de leur donner Bossuet. Quanquam 6 Vous avez grandement raison, M. l'Abbé, celui qui est sur les lieux, etc. Cependant voici qui me parait fort. — Si l'èpiscopat triomphe et se rétablit, ce grand événement n'est possible qu'en vertu d'une révolution dans l'esprit public.— Ergo, mon livre sera inutile. Qu'en pensez-vous? Cependant,