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200                    lOnflFICATIOKS DE LYON

  ses lignes d'opérations par les montagnes du Bugey, ou par Greno-
  ble et le fort Barrault,et pour cela il faut non-seulement des forts
  isolés qui tiennent l'ennemi à distance, mais encore, eu arrière dé-
 cès forts, un obstacle continu qui ne puisse pas permettre à l'en-
 nemi de traverser leurs intervalles pour arrivera une ville ouverte,
 un obstacle qui l'arrêterait sous les feux des forts, dont l'existence
 lui fasse par conséquent abandonner toute pensée d'une semblable
 tentative.
     Lyon ainsi défendu ne sera pas attaqué, parce que son investis-
 sement devient impossible, parce que les moyens immenses que
 l'ennemi devrait y consacrer en personnel et matériel seraient com-
 promis dans tous les moments, que les chances fatales seraient pour
 lui infiniment plus multipliées que les chances de succès, et enfin
 que cette puissance de moyens, s'il la possédait, serait ailleurs em-
 ployée plus utilement par lui, et plus directement à son but.
    Mais si on laisse ce système de défense incomplet, si Ton se con-
 tente de forts isolés en avant, sans appui en arrière, Lyon ne devient
 plus qu'un camp retranché, l'armée défensive est contrainte de per-
dre les avantages que peut lui ouvrir toute manœuvre fausse et ha-
 sardée de l'ennemi et d'abandonner les positions que la nature du pays
lui offre en grand nombre sur les flancs de celui-ci; sa principale at-
 tention doit être de ne pas être séparée de Lyon. Dans cette état de
défense ainsi gênée, elle finira un peu plus tôt, un peu plus tard, à
 moins d'événements heureux, indépendants de ses opérations par se
retirer sous la protection des forts de Lyon ; et là, dans cette posi-
tion, elle acceptera la bataille, ainsi que l'a fait l'armée du midi, en
 1814, à Toulouse ; et tel n'est pas le but que l'on se propose de la
mise en état de défense de Lyon, dans l'intérêt-général de la France,
non plus que dans celui de la ville.
    Lyon doit donc être fortifié solidement par une ceinture de forts
horsdu danger d'attaque de vive force, et appuyée en arrière sur un
obstacle continu qui ne permette pas à l'ennemi de tenter même de
la traverser.
    Cet obstacle existe déjà, il est formé parles murs bastionnés
de la Croix-Rousse, par le Rhône, par la Saône et par les murs d'oc-
troi de Fourvière.