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DE L'IIAHITUDE. 141 douteux qu'appliquée à l'éducation, elle pourra servir au développement et au perfectionnement des fonctions organi- ques et des facultés intellectuelles. L'élude n'est que l'habitude mise en pratique, et l'influence de la gymnastique sur la marche régulière de la plupart des appareils organiques est aussi incontestable que l'importance, pour le développement intellectuel, de la répétition journa- lière et habituelle de l'exercice de nos facultés. De la théorie passant à l'application, M. Martin pose en principe, qu'une habitude quelconque dans un sens donné au physique comme au moral, peut être modifiée, corrigée et même quelquefois entièrement effacée par une habitude en sens inverse. Ainsi tous ceux qui s'occupent du perfec- tionnement de l'homme, soit comme être organique, soit comme être métaphysique, peuvent trouver dans les lois de l'habitude de précieuses ressources, soit pour régulariser l'en- semble des phénomènes organiques, soit pour redresser les tendances vicieuses de l'âme et réprimer les passions, soit pour développer cl diriger les facultés intellectuelles. Après avoir fait observer que l'art qui prévient les mala- dies, est pour le moins aussi utile que celui qui les guérit, et constaté avec les plus grands médecins de tous les temps, l'importance de l'hygiène, M. Martin arrive à des considé- rations du plus haut intérêt et éminemment pratiques sur l'habitude considérée hygiéniquement et sur les conséquences fâcheuses qui résultent de sa brusque interruption. Cette partie de son mémoire mérite d'autant plus de fixer l'at- tention, qu'il est le premier des auteurs modernes qui ait envisagé l'habitude sous ce point de vue. Il signale avec Celse et Ccelius Aurclianus les dangers qu'il y a a contracter des habitudes et pense avec eux que la meilleure des habi- tudes est de n'en point avoir. Il cite des passages tirés d'Hi- pocralc, de Galien, d'Avicennes qui établissent positivement