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                           ÉGLISE DE SAINT-JEAN.                                 77

   Nousavonsdit combien étaient grandes,dans le principe, la puis
sance et les prérogatives du Chapitre, et par quelle suite de vicis-
situdes il les avait vues s'amoindrir. Celles dont il jouissait dans
les derniers temps ne laissaient pas d'être fort étendues. Dépouillé
du droit d'élire l'archevêque, il conserva celui de choisir ses propres
membres. 11 élait exempt de la juridiction épiscopale et ne pouvait
même être excommunié de Rome sans mention très spéciale. 11
exerçait le pouvoir des censures, non seulement sur ses propres
membres et sur les habitants du cloiire, mais pouvait encore
frapper d'excommunication certaines catégories de laïques; c'est
ce qu'on appelait la justice du glaive spirituel, qui avait été ac-
cordée par le pape Nicolas IV. 11 avait le droit d'examiner les
abbés et abbesses du diocèse ; il assistait également à l'examen
et à l'intronisation des évêques dépendant de la métropole; il ré-
glait la lithurgie dans les paroisses de la ville ; il était nanti du
gouvernement provisoire appelé régale, jusqu'à l'arrivée du suffra-
gant d'Autun. II envoyait des députés aux états généraux de France,
et aux conciles généraux ; il avait même possédé jadis le droit de
battre monnaie; mais il ne parait pas qu'il l'ait fait valoir, si ce
n'est pour les méreaux ou plaques qui servaient aux distributions
du chœur (1). Les monnaies, que cite M. Foulques (2), étant bien
évidemment episcopalcs, plutôt que capitulaires, puisqu'il y est fait
mention du siège et non du clergé (3).
   Pour régler l'application de si belles prérogatives, outre les
Chapitres ordinaires, on tenait les deux synodes de mai et de la
Sainl-Luc, et de plus deux ou trois Chapitres généraux chaque
année. A celui qui suivait la Saint-Jean, il était d'usage qu'on
jurât l'observation do la fameuse composition avec les comtes de
Forez, le statut qui fixait le nombre des chanoines à 32, et la
constitution appelée Grégorienne qui réglait les rapports avec la
commune.


  ( i ) Menestrier, Hisl. Cous.,   p. 5ro.
  (a) Essai historique sur l'art monétaire et sur l'origine    des Hôtels (tes IIIOH-
tiaies de Lyon, Mûcon et Vienne, par M . Foulques, p . 3 t .
  (3) Mcneslrier, llist, dons.,    p . 36o.