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54                           ÉGLISE DE SAINT-JEAN.

furent institués, et ils le gardèrent depuis (1). On le voit dans les
plus anciens statuts, comme dans la formule du serment que prê-
taient, à leur réception, les archevêques et les comtes du siècle
passé : Audite canonici sancti Stephani, etc. Mais cette dénomi-
nation n'était qu'une expression honorable pour l'ancienne cathé-
drale. On sait qu'elle était contiguë à la basilique de Saint-Jean, du
côté du nord; elle faisait en quelque sorte avec elle une seule et
même église ; l'archevêque y officiait encore de temps en temps solen-
nellement; par exemple, le jour de Saint-Etienne, et pour la béné-
diction des fonts baptismaux. Il résulte de là que certains auteurs,
et surtout Severt, continuent, comme par habitude, de donner
sous des dates beaucoup plus récentes, le nom de cathédrale à la
basilique de Saint-Etienne. Peut-être même y avait-il deux corps
de chanoines, un pour chaque église, car on lit dans Severt ces
paroles du pape Pascal II (1109) : Inter sancli Stephani, et sancti
Johannis canonicos cesset jam maliliœ zelus et dolositalis cavilla-
tio, elprœdictarum ecclesiarumnegotium juxta litterarum. nostra-
rum tenorem commodius peragatur. En cette même année 1109,
on trouve un Isinio qualifié canonicus sancti Stephani; en 1342,
Gaufridus de Balma est qualifié canonicus sancti Johannis.
La plupart portent le litre général de canonicus lugdunensis.
   Quoiqu'il en soit, notre clergé était bien précairement constitué
au X e siècle. Entièrement subordonné aux archevêques, il ne res
semblait en rien au célèbre Chapitre connu de nos pères. On peut
même dire qu'avant Leidrade il n'y avait pas eu de Chapitre, si
l'on prend ce mot dans son acception la plus ordinaire ; et il n'y en
eut pas, bien longtemps après lui, quoique les trois églises réunies
Saint-Jean, Saint-Etienne et Sainte-Croix lui fussent antérieures
de plusieurs centaines d'années. Car ce ne fut qu'à la fin du XII e
siècle que les biens de l'archevêque devinrent distincts de ceux de
son clergé; dès-lors, le réfectoire et la vie en commun disparurent,
et, si l'on en croit la bulle prétendue d'innocent IV, le Chapitre
déclarait au pape, vers le milieu du XIVe siècle, qu'il élait exempt


     ( i ) Severt, § 7, p . 27/,.