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21 ÉGLISE DE SAINT-JEAN. Le sanctuaire, les bras de la croix et les murs des chapelles sont décorés d'un grand nombre de tableaux, tous plus ou moins remarquables, quoiqu'on leur accorde peu d'attention ; on a observé que les vastes toiles offrent , en général, un médiocre intérêt. Outre celles que nous avons déjà citées, il faut voir encore dans le transept sud, une descente du Saint-Esprit sur les Apôlres, large et belle composition do l'école française du siècle passé ; une bonne copie du martyre de Saint-Pierre, d'après le Dominiquin, transept nord ; une Circoncision, par Vignon, élève de Vouet et du Cara- vage ; un Baptême de J . - C , par Picot ; plusieurs morceaux impor- tants de l'école de Rubens, enfin, une foule d'autres toiles dont au- cune n'est sans mérite. Nous ne dirons rien, par polite-so, sur les quelques meubles ré- cemment installés dans l'église. Ce sont : une chaire à prêcher de marbre blanc et de bronze doré dans le style du XVe siècle ; un buffet d'orgue do chœur avec montre du XIVe siècle, bien exécuté, du reste ; des candélabres ou lustres do bois point qui cherchent à rappeler le goût do la chaire, enfin, un trône de velours et de clinquant qui n'est d'aucun siècle et d'aucun goût. Nous avons donné une description succincte des bâtiments de la cathédrale, toile qu'elle est aujourd'hui ; mais l'histoire des trans- formations successives qu'elle a subies ne semblera peut-être pas dépourvue d'intérêt, ses bienfaiteurs étant en général des ecclésias- tiques ou de grands personnages dont les noms nous sont bien connus; enfin, on verra combien d'années a duré l'édification de cette basilique ; considération qui, à défaut d'autres sentiments, doit arrêter dans l'avenir toute teutative de modifications et do destruction. La première origine de l'église de Saint-Jean est entourée d'une obscurité mystérieuse. Bède qui écrivait à la fin du Vile siècle, eu parlait déjà comme d'une église qui n'était pas récente ; Lamure, Saint-Aubin et Severt, pensent qu'elle devint cathédrale sous Arigius, de G03 à 611 ; mais d'autres auteurs croient que la translation du siège ne s'y fit que deux ou trois siècles plus tard. On sait que l'archevêque Leidrade, aidé des secours de Charlemagne, la répara au commencement du IX" siècle ; il se servit à cet effet des débris