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22                             ÉGLISE DE SAINT-JEAN.

 règne une frise de chardons détachée du fond de la muraille. Ou a
déjà observé que le chardon employé si souvent par Pierre de Bour-
 bon, formait un rébus ou jeu de mots digue de son époque. Il signi-
 fiait que Louis XI, en donnant au duc sa fille Anne en mariage, lui
avait fait un cher don. Le calembourg est détestable, dit M. Méri-
mée, mais la ciselure est merveilleuse ( t ) .
    L'effet de cette chapelle déjà si étonnante, serait bien plus grand
encore si les iconoclastes de 1562 n'en avaient abattu toutes les fi-
gures. Le nombre devait en être considérable et le travail soigné, à
en juger par l'exécution et la multitude des piédestaux et culs de
lampe. On regrette particulièrement le tombeau et la statue de
marbre du cardinal (2) ; il faut ajouter que les comtes de Lyon en-
chérirent en 1755 sur le baron des Adrets. Ils firent démolir et
jeter aux décombres la fermeture en pierres de la chapelle, sans
aucun respect pour les ornements délicats dont elle était couverte :
ils la remplacèrent par une ignoble barrière en bois, et cela sous
un vain prétexte de régularité. Nous ne savons ce qu'était, à
cette époque, le mur derrière l'autel; il ne se distingue aujour-
d'hui que par l'horrible peinture à fresque dont on l'a sali, il y a
quelques années. Près de la basse-nef, on lit l'inscription suivante
écrite en lettres d'or sur un marbre noir :
                              CAROLUS CARDINALIS , EX
                                BORBONIORUM DUCUM
                                    REGIA FAMIEIA
                             SANCTITATIS ET MUNIFIC*
                            EXEMPLUM PONTIFEX LlJGD. l s
                                SUMMO Sui DESIDERIO
                                 OMNIBUS MORTAMBUS
                                  RELICTO . CORPORIS
                               ERGASTULUM DIMISIT IN
                             TERRIS . ANNO AB EXORTA
                            SALUTE. M. CCCC. LXXXVIII.
                               PRIMO IDUS SEPTEMRRIS
                             HEU, QUO LUMINE ORBIS
                                     ORBATUS EST.
             Restauratum fuit hoc sacellum an. 1816.
   ( i ) Mérimée. Ibid, p . 10S.
   (2) Ce tombeau existait encore, au moins en partie, du temps du P . Colonia,
Uist. lia., I I , p . 67.