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12                         KGr.ISE DE SAIIST-JEA*.

en 1508, aux frais des Comtes de Lyon, eut pour marraine Aune II,
femme de Louis XII, et fut baptisée sous la protection et le nom
de Marie. En 1622, comme elle se trouvait fendue et discordante,
Pierre Recordon la refondit du même métal ; elle fut baptisée sous
son premier nom, et eut pour marraine Anne d'Autriche. Elle pèse
trente-six milliers (18,000 kilog. ), et a en hauteur et en lar-
geur, cinq pieds et sept pouces ( 1 ) . Le son en est grave et
pourtant très puissant. Seize hommes étaient jadis nécessaires
pour la mettre en mouvement ; quatre suffisent aujourd'hui, grâce
aux améliorations introduites dans son mécanisme. Nous devons
ajouter que sa réputation est fort étendue, et qu'elle partage avec
la fameuse horloge l'honneur d'attirer de nombreux visiteurs dans
la cathédrale, principalement aux jours de fêtes.
    Le chœur, les apsides, les bases des tours étaient fort avancées,
la grande nef était même indiquée par la pose du soubassement de
ses colonnes, lorsque les modifications que l'architecture éprouva au
XIII e siècle s'étendirent sur notre cathédrale. Vers le règne de Phi-
lippe-Auguste, on sentit le besoin de renoncer au plein cintre,
d'agrandir les fenêtres et d'élever les nefs. Saint-Jean de Lyon
dont la construction était commencée depuis près de cinquante ans,
dut s'apercevoir de l'établissement do ce principe. En conséquence,
 sa grande nef surpassa de beaucoup en élévation la voûte du chœur;
 mais l'espace, laissé vide par cet exhaussement, fut rempli par une
 magnifique rosace accostée de deux fenêtres. Des baies à meneaux
 donnèrent du jour sur les côtés, des contreforts accompagnés d'arcs-
 boulants étaycrcnt les murs latéraux, des figures grimaçantes ou
 terribles furent jetées dans les positions les plus périlleuses sur leurs
 derniers amortissements; une balustrade simple, à festons, se dé-
 veloppa au sommet des murs, sans doute pour cacher le toit.
 Ainsi s'avançait lentement vers le portail l'œuvre de Saint-Jean que

     ( i ) Les journaux de Lyon ne lui ont accordé dernièrement que 9,000 kilog.
de pesanteur, et deux mètres vingt centimètres de hauteur et de largeur. Nous
avons puisé nos renseignements sur un carton d'une grandissime page in-8°, im-
primée, au commencement du X V I I I e siècle, chez Philibert Chabanne, à Lyon,
et qui se trouve aux Archives de notre mairie.