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voir royal pour rappeler au respect des lois toute une partie de la France,
qui avait profité des guerres civiles et religieuses pour s'y soustraire impu-
nément.
      Du reste, après les Grands jours de Lyon, l'autorité du roi s'affirmant
d'une façon plus définitive, ces assemblées perdirent de plus en plus leur
raison d'être, car l'exécution des lois devenait moins difficile. Ces cours de
justice se tinrent encore à Poitiers en 1634, pour apaiser les troubles reli-
gieux et politiques du Centre et du Midi de la France, et en 1665 à Cler-
mont. Ces Grands jours d'Auvergne, racontés par Fléchier (1), eurent
pour objet de réprimer la turbulence des seigneurs et les derniers sou-
bresauts de l'anarchie féodale, dont la Fronde fut l'ultime tentative. Puis
l'institution tomba en décadence ; les derniers Grands jours qu'on puisse
citer sont ceux du Puy, en 1666-67, et de Poitiers en 1688.
      Cette juridiction extraordinaire qui avait préparé l'unité nationale en
imposant le respect des lois établies, disparut avec la ruine définitive de la
féodalité et l'abdication de la noblesse entre les mains royales (2).
                                                                         Mathieu VARILLE.




     (1). Cf., Mémoires de Fléchier sur les Grands jours d'Auvergne en 1665. Paris, L. Hachette et Ci0,1862
Cet ouvrage contient une étude de Sainte-Beuve et un appendice de Chéruel qui constituent la meilleure
documentation sur la question.
     (a). Dans tous les textes qui ont été cités, au cours de cette étude, l'orthographe souvent très fantaisiste
a été respectée. Les noms propres ont été reproduits tels que le copiste les avait écrits. Nous proposerions
cependant quelques variantes ou corrections pour les noms cités dans l'affaire des marchands lyonnais, qui
vint au rôle le 36 septembre 1596 :
     Georges Jollicoffre doit être Sollicoffre, dont il y eut à Lyon toute une dynastie de marchands dans la
seconde moitié du XVIe siècle. V. N. Rondot, les Protestants à Lyon. Lyon, Mougin-Rusand, 1891.
     Capon et Caponi, pour Capponi famille noble de Toscanequi était venue s'installer à Lyon au xvle siècle
pour y faire du commerce.
     Bonnisi, pour Bonvisi ou Bonvixi, de Lucques.