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— 13 — Cependant que Soufflot dressait le plan des nombreux monuments dont il devait embellir notre ville et que Morand songeait peut-être au tracé du futur quartier Saint-Clair qui devait être pour lui le chemin de la fortu- ne, messire Antoine Lacroix continuait à récolter les honneurs et les titres. Il avait été nommé, en 1744, membre de la chambre diocésaine et de la chambre souveraine du clergé ; en 1748, l'archevêque, Monseigneur de Tencin, l'appelait à succéder comme vicaire général du diocèse, à messire de Faramand, prévôt d'Ainay ; en 1756, il était promu officiai métropolitain. Ainsi que dans sa carrière ecclésiastique, ses titres au bureau des finances s'élevaient rapidement ; en 1761, il était doyen des trésoriers de la généra- lité, et il était président de la compagnie en 1767. Enfin, en 1768, lors des élections faites par les députés des différents ordres, en exécution des nou- veaux règlements pour l'administration de la ville, il était choisi pour être un des dix-sept notables chargés de la nomination des membres du consulat. Malgré les nombreuses charges qu'il occupait, le bon chanoine jouis- sait cependant de belles heures de loisir qu'il consacrait à des œuvres littéraires. Il était, depuis 1737, membre de la Société royale des beaux-arts, et, depuis 1738, membre de l'Académie des Sciences et belles lettres. La Société royale des beaux-arts établie à Lyon en 1713, sous le nom d'Académie des beaux-arts, s'était, à ses débuts, occupée presque unique- ment d'organiser des concerts musicaux ; ses statuts faisaient pourtant mention de conférences consacrées aux beaux-arts ; ce ne fut guère que vers 1736 que ces conférences furent organisées régulièrement. En 1737, époque à laquelle fut reçu, messire Antoine Lacroix, la partie musicale avait été abandonnée à quelques membres dissidents qui, sous le nom d'Académie ou de Société du concert, donnaient leurs séances dans un bâtiment cons- truit par l'architecte Pietra Santa devant l'église des Cordeliers. La Société royale des beaux-arts ne s'occupait plus que de cultiver les sciences relati- vement aux arts, suivant les propres termes de ses statuts. Les trente mem- bres actifs qui la composaient se partageaient en trois sections : les mathé- matiques (géométrie, mécanique et astronomie), la physique (anatomie, botanique et chimie?) et les arts (architecture, musique, sculpture, peinture, agriculture! et., commerce!!). C'est dans la section de physique que sié- geait Antoine Lacroix. Les réunions se tenaient tous les vendredis dans la