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                              LA

CHANSON DU SEAU DU PUITS


  Dans la cave du puits je descends, échanson
  de l'eau, — l'eau qui baptise et désaltère et rince, —
  tandis que ma poulie au-dessus de moi grince
  pour faire à ma descente un ruban de chanson.



  Et quand j'arrive à fleur de source, je chancelle ;
  et l'eau dormante emplit mon fer-blanc bosselé ;
  et je titube, en remontant, pour ruisseler,
  aimant le rire frais de l'onde qui ruisselle.



  Et le miroir du puits soudain va s'affranchir
  de mon image, au fil de l'eau, qui surnage — elle ! —
  quand je vais, en quittant le puits pour sa margelle,
  lui rendre un rond de ciel d'azur à réfléchir.



  Mais les nuits d'août, lorsque le puits, l'étang, la mare
  volent au firmament l'errante Séléné
  et, barque d'or ravie au ciel abandonné,
  silencieusement dans leur onde l'amarent,