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cruciformes, ornent les branches de l'étoile et font cercle autour du médail-
lon central. Les petits carrés dont l'étoile achève le dessin aux quatre angles
du grand sont garnis, en diagonale, par deux rosaces différentes et par deux
dauphins, l'un avec un coquillage, l'autre posé sur un trident. Les quatre
triangles dont elle achève le dessin aux axes sont garnis respectivement par
une feuille cordiforme, une fleur en bouton, deux demi-rosaces différentes.
Un cadre de torsade entoure tout ce décor. Au delà, mais sur deux côtés
seulement, s'ajoute une bande rectangulaire ornée d'un rinceau en sa partie
médiane et dont les deux extrémités sont un damier carré de plaques de
marbre. Le champ est blanc, la décoration polychrome.
     Personne, jusqu'ici, n'a soupçonné le mensonge d'Artaud sur la prove-
nance de sa table. Comarmond x note seulement qu'il tait l'endroit précis et
l'époque de la découverte. « Ce n'est, conjecture-t-il, qu'une portion d'un
pavé en mosaïque dont on a sans doute restauré l'un des caissons les moins
dégradés ». Certains détails de la décoration lui paraissent indiquer « qu'il
existait sur cette mosaïque un sujet principal placé dans le centre, où figu-
raient Neptune et Vénus ». M. Georges Lafaye compte cette pièce au nom-
bre des mosaïques de Vienne, et même la compte deux fois 3. Il suffisait
cependant, pour apercevoir la supercherie, de confronter soit l'objet, soit la
planche XXVII, qui le représente, avec la planche XXVIII, datée de 1821 :
Mosaïque de Lyon trouvée à la Déserte en MDCCCXX.
     2. Le 11 juillet 1820 3, Louis Flacheron, architecte de la mairie, lit
     1. Description..., p. 693. Il traduit ainsi les mesures données par Artaud : 1 m. 437 x 1,087.
     3. Inventaire des mosaïques de la Gaule, n° 163 : « Étoile à six rais > (erreur) « dans un panneau carré
entouré d'une torsade. Vase au centre de l'étoile. Dauphins et rosaces dans les angles. Fragments réunis par
 Artaud dans sa collection particulière » (avec renvoi à la notice et à la planche d'Artaud) ; — n° 179 : « 1 m.43
 x 1,08. Vases, papillons, reptiles. Fragment. Musée de Lyon » (avec renvoi à la notice de Comarmond).
     3. Artaud, reproduisant (1835, p. 109-112) le mémoire de Flacheron, le date du n juillet 1830, faute
d'impression certaine, puisque le manuscrit même d'Artaud (Bibliothèque de l'Académie de Lyon, M 106,
p. 79) donne la date vraie. Entre cette donnée fautive et celle de la planche, lorsque je ne connaissais encore
ni le manuscrit de Flacheron (voir note suivante) ni celui d'Artaud, j'ai malencontreusement choisi la
première (Journal des Savants, 1916, p. 374, note 4). Égaré par la même coquille et par le fait qu'Artaud
insère le mémoire de Flacheron, non dans sa notice de la pi. XXVIII, mais dans celle de la planche LU, qui
représente les trois mosaïques superposées découvertes en 1833, au voisinage immédiat de la mosaïque
Flacheron, M. Adrien Blanchet, Inv. des mos. de la Gaule, a décrit celle-ci deux fois, d'abord sous le n° 733 :
« La Déserte, en 1830. Cercles à fond noir avec étoile blanche à six pointes ; carrés à fond blanc avec rosaces,
bouquets ou vases polychromes entre bandes blanches et noires » ; — puis sous le n° 735 : « Ibid. : 15 juin
1830, en construisant un bâtiment municipal, à l'extrémité de la place, sur un des côtés du nouveau perron
du Jardin des Plantes... Losanges, rosaces et dauphins. Torsade formant une bordure ; deuxième bordure
constituée par une plate-bande de marbre blanc ». Et, cette seconde fois, il l'a prise, nous le verrons plus loin,
pour l'une des mosaïques superposées de 1833.